BUJUMBURA, 17 mai (ABP) – Les Burundais en âge de voter de toutes les provinces, se sont levés très tôt ce jeudi matin, pour aller voter « oui » ou « non » contre la révision de la Constitution, apprend-on des journalistes de la presse écrite déployés en synergie sur tout le territoire du Burundi où sont également déployés des observateurs des partis politiques CNDD-FDD, de la Coalition Amizero y’Abarundi, de la société civile et des mandataires des différents partis politiques agréés à participer au referendum.
A Ngozi (nord), la famille présidentielle a voté à l’ECOFO Buye. Depuis très tôt le matin, elle était présente au bureau de vote, sur de longues files. Le chef de l’Etat, M. Pierre Nkurunziza (photo), a profité de l’occasion pour saluer l’engouement de la population à venir accomplir cet acte civique. A 6 h 42 minutes, le Président Nkurunziza a déposé son bulletin dans l’urne du bureau de vote numéro un. Dans une interview à la presse, il a fait savoir que c’est un geste patriotique qu’il venait de poser et que cela fait partie du suivi et de la contribution au développement de la loi au Burundi. Le chef de l’État du Burundi a souligné que les amendements de la loi fondamentale émanent des aspirations du peuple burundais qui a exprimé ses volontés à l’occasion du dialogue national. Il a demandé à tous les citoyens en âge de voter de venir le plus tôt possible exprimer leur volonté pour que le comptage des voix commence aussi assez tôt. « Comme ça, les Burundais et le monde entier auront droit aux résultats du référendum avant la fin de la journée », a-t-il souhaité.
Le centre de vote de l’ECOFO Buye compte quatre bureaux de vote avec 1989 votants. En commune Mwumba, le nombre d’électeurs équivaut à 34.982 répartis en 34 centres de vote. Seuls des observateurs du parti au pouvoir et ceux d’une organisation dénommée RAM 15 étaient sur place.
En mairie de Bujumbura, à l’ECOFO Nyakabiga, les premiers électeurs sont entrés à 6 h 05 dans les différents bureaux de vote. Le premier vice-président de la République du Burundi, M. Gaston Sindimwo a voté au lycée communal de Nyakabiga.
Les observateurs du CNDD-FDD et de la Coalition Amizero y’Abarundi ont été autorisés à entrer l’intérieur des 11 bureaux de vote et des deux centres de vote. Certains présidents des bureaux de vote disaient ne pas être autorisés à donner l’effectif à mi-parcours des électeurs ayant déjà voté. Ils disaient aux journalistes d’aller s’informer auprès des CECI (Commissions électorales communales indépendantes).
En province Cibitoke (nord-ouest), le deuxième vice-président, M. Joseph Butore a accompli son devoir civique à Masango en commune Bukinanyana.
A Bubanza (nord-ouest), le président de l’Assemblée nationale, M. Pascal Nyabenda a voté à Mpanda. Devant les bureaux de vote de toutes les communes, des files d’électeurs s’observaient déjà très tôt le matin.
A Makamba (sud), le président du Sénat, M. Reverien Ndikuriyo a voté très tôt le matin à Gatwe en commune Kayogoro. La présence des mandataires du CNDD-FDD, de l’AJAP, d’Amizero y’Abarundi, de l’église méthodiste ainsi que de la société civile (CODIP et ACOPA) étaient sur place.
A Karusi, l’élection référendaire s’est déroulée normalement, une activité qui a commencée à six heures du matin comme prévu par la CENI (Commission électorale nationale indépendante) dans tout le pays. En commune Bugenyuzi, au centre de vote Canzikiro, les bureaux de vote ont ouvert leurs portes par une démonstration et une vérification du matériel à 6 h10 minutes. Devant chaque bureau de vote s’alignaient plus de 150 personnes alors qu’entre 400 et 500 électeurs étaient attendus par bureau. Comme irrégularités constatés, un homme est venu élire à la place de son fils, tandis qu’une quarantaine de gens sont venus sans carte nationale d’identité. Vers 12 heures, la majorité des électeurs avait déjà fini de voter. A l’école fondamentale de Buhiga, au bureau de vote numéro I, 413 sur 483 inscrits avaient déjà votés. Au bureau de vote numéro II, 376 sur 500 inscrits avaient déjà voté. En commune Gitaramuka, au Lycée communal de Gisirika où il y a six bureaux de vote, au bureau de vote numéro I, 320 sur 400 inscrits avaient déjà votés. En commune Mutumba, au lycée communal Mubaraga, bureau I, 357 sur 456 inscrits avaient déjà voté. En commune Nyabikere, au centre de vote Ngugo I, bureau II, 311 sur 473 inscrits avaient déjà voté. Il est à signaler qu’entre 11 h et 12 h, la majorité des inscrits avait déjà voté.
En province Cankuzo (est), les mandateurs présents aux différents centres de vote sont du CNDD-FDD, UPRONA, FNL et Amizero y’Abarundi. Un cas d’irrégularité a été observé au bureau de vote de Bumba dans la commune Gisagara où un membre de la Coalition Amizero y’Abarundi a enseigné de voter « non » dans les rangs. Il a été appréhendé par la police qui a même constaté que son portable contenait des messages d’intimidation. Quand la police le conduisait au commissariat, deux autres membres de la même coalition sont intervenus et l’ont libéré après avoir menacé le policier qui le détenait. Par après, tous les trois ont pris le large.
A Muyinga (nord-est), le vote du référendum constitutionnel s’est déroulé normalement en commune Butihinda où les bureaux de vote ont ouvert à six heures du matin avec de longues files d’électeurs, aux différents centres de vote. Au centre de l’ECOFO Taba, sur 1433 attendus, 742 avaient déjà voté à 9h50.
Au Bureau de vote N°3 du centre de vote de l’ECOFO Tangara, un membre de ce bureau de vote a brillé par son absence, a indiqué M. Vincent Nzisabira, président de ce même bureau. Comme la CENI le prévoit, l’absent a été immédiatement remplacé par un autre candidat après un briefing sur la mission qui l’attendait. Les observateurs déjà vus sur ces centres sont de la CACEDEBU, ONELOP-Burundi, CNDD-FDD et Amizero y’Abarundi aux 25 bureaux de vote répartis dans 5 centres de vote.
Un incident s’est produit au centre de vote de l’ECOFO Itaba, sur la colline Bugomora où un militaire du camp de Mukoni qui serait dérangé mentalement a arraché un fusil à son collègue, et a tiré une balle en l’air. Les électeurs sur place se sont éparpillés. Mais les forces de l’ordre (militaires et polices) ont réglé ce cas sans problème et les électeurs sont retournés aux bureaux de vote. En commune Butihinda, à 13 heures, il n’y avait plus d’affluence des électeurs dans plusieurs bureaux de vote. Les présidents de ces bureaux ont déclaré que plus de 90 % d’électeurs avaient déjà voté.
En province Bujumbura (ouest), le public a répondu au rendez-vous du référendum 2018 à Sororezo et Muyira. Au chef-lieu de la province Bujumbura en commune Isare, sur 1331 inscrits, 448 avaient déjà voté à 8h15. Etaient sur place au centre de vote de Kuruyange 6 mandataires du parti au pouvoir, 2 d’Amizero y’Abarundi, 1 de CODIP et 1 de ONELOP. Dans la province Bujumbura en général, le scrutin a commencé à 6h00 comme prévu et aucune anomalie n’avait été signalée à 11 h 30.
A Kirundo (nord), à l’ECOFO Bugabira et au Lycée, les observateurs étaient du CNDD-FDD, UPRONA, CAPES+, CODIP, Eglise CPBU. Le ministre des Travaux publics, de l’Equipement et de l’Aménagement du territoire a voté dans sa commune de Bugabira au centre de l’ECOFO Sanganiro. Il a été satisfait de la participation de la population qui est venue voter depuis très tôt matin. Au centre ECOFO Sanganiro de Bugabira, le ministre a dit que dans cette commune frontalière du Rwanda, beaucoup de gens qui s’étaient réfugiés au Rwanda s’étaient rapatriés et étaient parmi les votants. Au centre de vote de l’ECOFO Kanyinya en commune Kirundo, les élèves du lycée Kanyinya dominaient sur les files d’attente. A 6 h 10 minutes, les agents du centre étaient en train d’arranger le matériel, contrairement au centre de l’ECOFO Gikuyo où tous les bureaux de vote ont accueilli les premiers électeurs à 6h00′. A Kirundo, depuis 11h30, certains centres de vote étaient au bout de clôturer le vote, car les chiffres des personnes attendues étaient presque atteints. C’est notamment le centre de l’ECOFO Mutwenzi en commune Kirundo avec 4 bureaux de vote. L’effectif total était de 1684 sur 1948 personnes attendues. Les mandataires des partis politiques étaient du CNDD-FDD, Amizero y’abarundi, UPRONA. Les autres observateurs venaient des sociétés civiles CAPES+, ONELOP Burundi, OADAME (Observatoire africain pour la démocratie et l’assistance en matière électorale), CPBU, l’église vivante et l’église Anglicane.
A Muramvya, à l’Ecole primaire de Masango, il y a eu confusion sur le doigt à mettre dans l’encre après le vote. Au départ, ils ont utilisé l’index, mais après avoir écouté le président de la CENI à la radio nationale, ils ont changé et utilisé le pouce. Seuls les mandataires du parti au pouvoir et un observateur d’ACOPA étaient sur place. A l’ECOFO Muramvya 3, une vieille femme a déchiré en deux son bulletin de vote et a mis une partie dans l’urne. Au bureau 7 du même centre, un jeune homme a été arrêté pour avoir déchirer son bulletin en deux morceaux. Au centre de vote de Muramvya I et au Lycée de Muramvya, les activités ont commencé tardivement vers 7 h du matin, suite au manque de cachet “a voté” et le tampon. Le problème a été résolu car les agents de la CECI ont amené ce matériel qui manquait. Au centre de vote de Muramvya II, il y avait au total quatre bureaux de vote. Au bureau de vote (BV) 1, un effectif de 334 gens avaient déjà voté à la mi-journée sur 524 inscrits, soit 63,7%. A la même heure, au BV 2, 362 sur 537 avaient voté, soit 67,4 %. Au BV 3, 310 sur 508 avaient voté, soit 61,01% et au BV 4, 339 sur 508 inscrits avaient voté, soit 66,7%.
En commune Bukeye, à l’ECOFO Bukeye I, à 12h 20 minutes, 2.770 gens avaient voté sur 3926 inscrits, soit 70,5% au moment où à l’ECOFO Gahaga, 1581 personnes avaient voté sur 2034 inscrites, soit 77,7%. Au centre de vote ETS Saint Paul Kiganda qui compte 4 bureaux de vote, sur 1625 inscrits, 966 avaient déjà voté à 11h 20, soit plus de 59%. Au centre de vote du Lycée de Kiganda qui avait deux bureaux de vote, sur 825 inscrits, 515 avaient voté à 10 h 40.
A Bururi (sud-ouest), de longues files d’électeurs s’observaient au Lycée communal de Bururi où certaines gens ont été transférées au lycée Bururi pour cause de listes pleines. Certains ont refusé de s’y rendre en disant qu’ils ne doivent pas être victimes d’une erreur dont ils ne sont pas responsables.
La veille du scrutin à 23 heures, une grenade été larguée sur la colline Gatanga, zone Munini en commune Bururi, sur le bureau de vote de Muyange. Heureusement, cette dernière n’a fait aucun dégât, selon une information confirmée par le commissaire provincial de la police et le chargé du Service national des renseignements. Rappelons qu’au même endroit, une autre grenade y a été lancée pendant la période d’enrôlement, sans dégâts également.
Les observateurs de l’AJAP, ACOPA, ONELOP, CNDD-FDD, SAWANYA FRODEBU, UPRONA et la Coalition Amizero y’abarudi ont envoyé sur place leurs mandataires.
Par ailleurs, trois personnes dont un représentant provincial d’Amizero y’Abarundi en province Bururi viennent d’être appréhendés, surpris en flagrant délit d’influencer les gens à voter « Non ». Elles sont pour le moment détenues au cachot de police du chef-lieu de cette même province.
A Kayanza (nord), l’ombudsman burundais Édouard Nduwimana a voté à 11h 00 au centre de vote de Kigarama-Businde dans sa commune natale de Gahombo. Dans la zone Murima, au centre de vote se trouvant à l’école des métiers de Magamba, sur 887 électeurs, 313 avaient déjà voté à 8H30. Les mandataires politiques ou observateurs recensés sont du CNDD-FDD, Amizero y’Abarundi, AJAP, CODIP et ACOPA. Sur 4320 électeurs attendus, 1862 avaient déjà voté à 9 heures. A Ruganza I, sur 406 électeurs, 287 avaient déjà voté à 10h00. Dans certains bureaux de vote, ils n’acceptaient pas d’accueillir des électeurs additionnels, car ils avaient atteint le nombre exigé par le CENI qui est de 50 personnes. C’est aussi le cas du centre de vote de l’ECOFO Acces School de Musave au chef-lieu de la province Kayanza.
En province Gitega (centre), le vote du projet de la Constitution a démarré normalement dans différents centres. Dans les bureaux du centre-ville de Gitega, notamment à l’Ecole Fondamentale de la Paix de Magarama et au Lycée de la Communauté Islamique de Nyamugari, les électeurs étaient nombreux sur de longues files à 6 heures du matin.
Aucune irrégularité n’a été constatée à la mi-journée. Les membres des sept bureaux de vote situés au centre-ville ont commencé par la prestation de serment en affirmant qu’ils s’engagent de tout leur cœur à suivre avec impartialité le déroulement des élections ainsi qu’au comptage des voix telles qu’elles sont. Après la prestation de serment, les membres de la CENI ont montré aux électeurs déjà alignés que les urnes sont vides avant leurs fermetures.
A chaque bureau de vote se trouvaient des mandataires politiques notamment du CNDD-FDD, FRODEBU Nyakuri, UPRONA, FNL et de la Coalition Amizero y’Abarundi ainsi que des observateurs de la Croix Rouge du Burundi, du CACEDEBU (Cadre d’accompagnateur pour la création d’emploi et le développement communautaire, action pour le développement, de la NAD (Nouvelle action pour le développement) et de l’Eglise méthodiste libre.
Selon des informations livrées par l’un des membres de la CECI Gitega, cette commune a enregistré environ 110. 000 électeurs répartis dans 65 centres de vote avec 246 bureaux de vote. S’agissant des irrégularités constatées, il y a eu quelques électeurs qui se sont présentés avec des récépissés mais sans carte nationale d’identité.
Les membres des bureaux de vote leur ont exigé de retourner chez eux pour amener ces cartes. Il a été aussi signalé un électeur du bureau de vote de Mahwa en commune Ryansoro qui a jeté sa carte d’électeur dans l’urne.
Notons que le gouverneur de Gitega, M. Venant Manirambona a fait libérer quatre personnes qui étaient détenues au cachot de la police pour avoir été accusées d’avoir continué la propagande après l’expiration de ses délais.
A Mwaro (centre–est), les activités du vote du référendum se sont déroulées dans le calme. Dans les communes Kayokwe et Nyabihanga, l’opération a commencé à temps. La majorité des sites d’élections avait déjà dépassé 80% des effectifs attendus.
Partout, la sécurité été assurée par les forces de l’ordre. Les mandataires présents étaient surtout du CNDD-FDD, Amizero y’Abarundi et UPRONA, tandis que les observateurs retrouvés aux bureaux de vote étaient entre autres la Fontaine Isoko, l’église libre méthodiste et ONELOP Burundi.