BUJUMBURA, 28 mai(ABP)- Des leaders africains ont appelé les Africains à prendre en compte leur riche histoire, ce qui, selon eux, ouvre la voie au développement socioculturel, économique et politique du continent. C’était la semaine dernière qua la United Bank for Africa(UBA) animait un débat organisé dans le cadre des activités marquant l’édition 2019 de la célébration de la Journée Mondiale de l’Afrique.
Parmi les fortes voix de l’Afrique ayant répondu présentes, on retrouve Tony Elumelu, Président du Groupe United Bank for Africa (UBA), le lauréat du prix Nobel, Wole Soyinka, le Professeur émérite et sommité de l’histoire sahélienne, Djibril Tamsir Niane, la politicienne ghanéenne Samia Nkrumah et la célèbre musicienne Femi Kuti qui ont pris la parole lors de la première édition du Débat de UBA sur l’Afrique, un symposium organisé par United Bank for Africa (UBA) au siège du groupe UBA, UBA HOUSE, à Lagos au Nigeria, dans le cadre des activités marquant cette année la célébration de la Journée Mondiale de l’Afrique. Le panel avait pour thème “L’Histoire de l’Afrique redéfinie : notre passé, une porte sur l’avenir”. « UBA comprend le passé – à savoir que l’Afrique en tant que continent a toujours été unie par la lutte identitaire. UBA est un symbole pour le développement de l’Afrique, pour l’autonomisation économique de notre peuple, des petites et moyennes entreprises ainsi que des grandes entreprises. Ainsi, s’identifier à l’Afrique et à la journée mondiale de l’Afrique est synonyme de qui nous sommes en tant que banque. Cette journée nous offre l’occasion de rappeler à nous-mêmes, au monde et même à l’Afrique, que nous nous devons de faire de l’Afrique le continent de nos rêves », a déclaré, lors de l’ouverture de ce débat, M. Elumelu. « Il était important que les Africains se souviennent de l’histoire, car cela leur permettrait de se préparer pour l’avenir. Notre passé est un véritable outil pour façonner le développement, la renaissance et la croissance économique du continent », a-t-il ajouté.
Exprimant avec conviction ses opinions sur la question, le Professeur Wole Soyinka, qui a vivement insisté sur l’initiative de UBA d’ouvrir le débat sur ces sujets urgents, a déploré l’érosion croissante de l’histoire dans le programme des écoles africaines, ajoutant, en outre, que l’ignorance et la mauvaise connaissance de notre passé constituent un handicap pour le développement des enfants du continent. « Comment pouvons-nous faire face aux phénomènes modernes si nous ne connaissons pas le passé? » , s’interroge -t-il. Nous ne devrions jamais oublier l’importance de l’histoire car ce n’est pas simplement un exercice académique”, s’est-il enthousiasmé.
Affermissant la position de Soyinka, le Professeur Niane a estimé qu’il est important de se souvenir de la riche histoire de l’Afrique, car il n’y a pas de peuple sans histoire. « Les Africains ont accompli beaucoup de travail et nous devons en être heureux. Il est nécessaire de poursuivre la discussion sur l’unité africaine. Des politiques ont été mises en place et notre démocratie ne peut que devenir plus forte. La paix régnera et l’Afrique s’unifiera. La transformation économique est également importante, mais ce n’est pas la seule chose sur laquelle nous devrions nous concentrer », a-t-il déclaré
Samia Nkrumah, la fille de Kwame Nkrumah du Ghana, qui a félicité UBA pour avoir donné la priorité à l’entreprenariat africain, a appelé à une nouvelle tentative d’unité africaine qui, selon elle, doit être un effort collectif des peuples. « Pendant que nous travaillons individuellement dans nos petits pays, il ne sera plus facile de réaliser davantage si nous travaillons ensemble. L’unification complète ne peut venir que si nous travaillons ensemble et nous n’irons nulle part si nous ne considérons pas l’unité comme un projet politique », a-t-elle fait remarqué.
Femi Kuti a de son côté souligné l’importance de l’histoire. « Nos enfants doivent apprendre cette histoire en grandissant afin de pouvoir construire le continent. Nous avons besoin de tout le monde, garçons et filles, pour concrétiser cette vision », a-t-il déclaré
Le débat de UBA sur l’Afrique, une initiative de l’institution financière panafricaine, vise à agréger les discussions nécessaires à la croissance et au développement du continent. Présente dans 20 pays africains, ainsi qu’aux États-Unis, en France et au Royaume-Uni, la passion de UBA pour la croissance de l’Afrique est inscrite dans son agenda.
La banque est prête à poursuivre le débat sur ces sujets importants qui sont nécessaires pour galvaniser l’économie africaine dans le but d’attirer l’appui nécessaire à la stimulation des Petites et moyennes entreprises(PME) et au soutien de la croissance des entreprises sur le continent.