BUJUMBURA, 11 avr (ABP) – L’ombudsman de la République du Burundi, M. Edouard Nduwimana (photo : à gauche), a effectué mercredi le 10 avril 2019 une visite de travail au Fonds national d’investissement communal (FONIC) où il s’est entretenu avec le personnel de cette institution.
L’ombudsman burundais a effectué cette visite car, a-t-il dit, l’article 243 de la Constitution du Burundi lui donne la mission d’être un observateur en ce qui concerne le fonctionnement de l’administration publique. Par ailleurs, a-t-il ajouté, lorsqu’il constate qu’une loi ou un décret est de nature à ne pas permettre la mise en application des missions du gouvernement, la loi qui régit l’institution de l’ombudsman lui autorise de demander à ce qu’il y ait des réformes administratives et légales.
Nduwimana a indiqué que lors des différentes descentes qu’il a effectuées dans différentes communes, les représentants de la population ont fait savoir qu’il y a deux ans que le FONIC ne remplit plus ses missions comme il le devait, conformément au décret qui le régit. Il a été aussi rapporté au cours de ces descentes que le FONIC ne parvient plus à faire le suivi des projets qui sont initiés par les communes et les marchés qui sont exécutés par les communes, a souligné M. Nduwimana. Selon toujours lui, la population a également indiqué que le FONIC ne parvient plus à mobiliser les fonds pour renforcer les capacités des administrateurs communaux dans le cadre des plans de développement communautaire.
Entre autres contraintes, a-t-il précisé, le constat a été que pour effectuer une descente et parler avec un administrateur communal, les cadres du FONIC doivent préalablement avoir une autorisation émanant du ministère en charge de l’Intérieur comme si c’était une ONG étrangère ou une organisation en dehors de l’organigramme public burundais. Une autre contrainte exprimée est le manque de moyens. Selon l’ombudsman, tous les moyens financiers sont centralisés au sein du ministère des Finances et celui de l’Intérieur qui gèrent directement ces budgets et qui font la passation des marchés en dehors de tout contrôle du FONIC, ce qui exclut le FONIC de ce suivi dans les communes.
A cela s’ajoute la contrainte relative à la mobilisation des ressources financières car, a expliqué M. Nduwimana, toutes les ressources qui sont mobilisées vont directement aux ministères des Finances et de l’Intérieur alors que le décret qui régit le FONIC stipule clairement que le FONIC est chargé de mobiliser, au niveau intérieur et extérieur, les ressources nécessaires à l’exécution des projets de développement des communes.
L’ombudsman burundais a promis aux représentants du FONIC qu’il va porter ce rapport devant l’autorité compétente pour que s’il le faut, il y ait des réformes administratives et légales dans l’intérêt des populations. Signalons que le FONIC emploie 54 agents.