BUJUMBURA, 7 juil (ABP) – La première dame du Burundi et représentante de l’Organisation des premières dames d’Afrique contre le Sida au Burundi (OPDAS-Burundi), Mme Denise Nkurunziza (photo : au milieu), a appelé vendredi le 6 juillet 2018 les leaders des églises protestantes implantées dans la province urbaine de Bujumbura-Marie, “à être à l’avant-garde” du combat contre le Sida au Burundi.

L’épouse du chef de l’Etat burundais intervenait au cours des travaux d’un atelier de mobilisation de ces leaders afin qu’ils s’investissent davantage dans le processus d’accélération de la Prévention de la transmission du VIH-Sida de la mère à l’enfant (PTME).

“Nous vous avons convié à ces travaux en vos qualités de leaders religieux afin de vous inviter d’être au premier plan dans le processus d’élimination du VIH-Sida au Burundi, en gardant sans cesse à l’esprit l’ultime objectif de s’aligner à la vision planétaire incarnée par l’ONUSIDA, d’abord vis-à-vis de l’échéance 2020, et ensuite par rapport à l’horizon 2030”, a-t-elle précisé.

L’antenne de l’OPDAS au Burundi, a-t-elle ajouté, souhaite une mobilisation nationale “tous azimuts” contre le VIH/Sida, d’abord pour atteindre en 2020 “zéro nouvelle infection au VIH et zéro discrimination pour les personnes infectées” au Burundi.

Cependant, Mme Nkurunziza a reconnu qu’en dépit des progrès déjà enregistrés dans la réalisation de la PTME, “le chemin reste encore long dans la mise à l’échelle” de ce programme au Burundi à cause de la persistance de certaines barrières socio-culturelles. Elle a recommandé à ces leaders religieux de participer activement à une synergie nationale destinée à ce que le Burundi parvienne “sans aucune faille”, d’ici l’horizon 2030, à l’atteinte du triple objectif mondial “90-90-90”. En effet, ce triple objectif planétaire vise à ce que, d’ici cet horizon, 90% des personnes vivant avec le VIH “connaissent leur état sérologique”, 90% des personnes conscientes de leur séropositivité “reçoivent un traitement antirétroviral” et 90% des personnes sous traitement présentent une “charge virale indétectable”. Pour ce faire, la première dame burundaise a “vivement interpellé” les leaders religieux concernés de renforcer la sensibilisation en direction de leurs “fidèles respectifs” en ce qui concerne la prévention contre le VIH/Sida.

“Que personne ne se dérobe en la matière, mais plutôt que le bon sens et la logique élémentaire pousse tout patient burundais en la matière à se diriger vers les structures sanitaires dûment compétentes telles que les hôpitaux et les centres de santé. De la sorte, certains Burundais encore embourbés dans la croyance à des pratiques rétrogrades pourront opérer une rupture avec la fréquentation des charlatans qui prétendent disposer des compétences sanitaires requises dans le traitement contre le VIH/Sida”.

Elle a saisi l’occasion pour inviter les structures administratives du ministère burundais de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida à enclencher de “nouvelles énergies” dans une perspective de “supprimer tous les goulots d’étranglement” à l’accès du traitement contre le VIH/Sida. Sur ce, elle a recommandé particulièrement aux femmes enceintes de se soumettre à un dépistage sur le VIH/Sida dès la conception de leurs grossesses pour qu’une fois dépistées séropositives, elles puissent adhérer au programme PTME visant à protéger leurs bébés contre la contamination du VIH.

“Vous êtes tous sans ignorer combien le Sida constitue un fardeau angoissant au niveau des ménages burundais en particulier et du pays en général. C’est pourquoi j’interpelle tous les Burundais à adhérer sans faille aux méthodes préventives contre ce fléau dont l’un des créneaux privilégiés de contamination et de propagation est la débauche”, a-t-elle insisté.

Elle a appelé les leaders religieux à se garder d’exploiter les créneaux offerts par les prières et d’autres incantations religieuses pour dissuader ou empêcher leurs fidèles à recourir aux structures sanitaires dans le cadre de la prévention et de la prise en charge contre le VIH/Sida. Cette recommandation, a-t-elle insisté, est d’autant plus pertinente dans un contexte national où certaines informations diffusées par ici par-là, en milieu scolaire burundais, font état de “certains enseignants qui dévient de leurs premières missions d’éducateurs en s’adonnant à des pratiques de prostitution avec les écolières et élèves qu’ils enseignent”.

Auparavant, le directeur-pays et représentant-pays de l’ONUSIDA au Burundi, M. Ben Wahab Abdul Karim, avait félicité Mme Nkurunziza pour “son engagement au quotidien” en faveur de l’atteinte des objectifs fixés par la PTME.

“Je dois dire que vos efforts sont sur la bonne lancée puisqu’aujourd’hui, on peut dire sans risque de se tromper que le Burundi est proche de la certification de la Transmission de la mère à l’enfant (TME) du VIH”, a-t-il commenté.

Il en a profité pour encourager l’épouse du chef de l’Etat burundais à poursuivre ses efforts avec la même détermination afin que d’ici fin 2018, le Burundi puisse être le premier pays de la sous-région africaine à atteindre la certification en matière de PTME.

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