BUJUMBURA, 23 avr (ABP) – Le secrétaire permanent au ministère des Sports et de la Culture, M. Raymond Nkurunziza (photo : au milieu), a ouvert mardi le 23 avril 2019, à Bujumbura, un atelier de vulgarisation et de sensibilisation sur la Politique linguistique nationale, a-t-on constaté sur place.
« Tout le monde s’attelle aujourd’hui à défendre l’intégration de la culture dans les politiques de développement », a fait savoir M. Nkurunziza, signalant que cet atelier est l’une des réponses à ce souci partagé de faire de la culture un tremplin de développement humain durable.
« Evidemment, comme vous le savez tous, la culture se fonde sur la langue car c’est grâce à elle que les valeurs culturelles sont véhiculées. C’est ainsi que, au regard de la diversité linguistique et son potentiel comme source de développement, plusieurs instruments nationaux et internationaux ont été élaborés et des politiques adoptées dans le cadre de l’utilisation des langues maternelles, communautaires, nationales et internationales. Cela a d’ailleurs été une recommandation de l’Union africaine qui a interpellé chaque Etat à élaborer une politique linguistique qui place une ou plusieurs langues locales largement utilisées au centre du développement socio-économique », a-t-il ajouté.
Selon M. Nkurunziza, le Burundi a, depuis 2006, pris le devant en vue de répondre à cette recommandation par des actions concrètes dont l’adoption de la politique nationale linguistique nationale en 2014. Dans ce même contexte, a-t-il indiqué, il convient de rappeler que la langue nationale, le Kirundi, constitue une pierre angulaire pour l’unité et la cohésion nationales ainsi qu’un élément essentiel de l’identité nationale. L’importance que revêt le Kirundi a amené ce ministère à inscrire sur l’agenda de cet atelier la relance de l’Académie Rundi. C’est ainsi qu’il a signalé que la Maison de la Culture, qui sera mise en place prochainement, réserve une place de choix au service de l’Académie Rundi.
Le secrétaire permanent au ministère en charge de la Culture, regrette le fait que les Burundais ne parviennent pas à mettre à contribution cette richesse unique où tout un peuple communique en une seule langue, une langue qui se suffit et qui n’a besoin d’aucun dialecte. Selon toujours lui, les concepteurs de programmes dans les différentes langues utilisées au Burundi sont particulièrement invités à aider la jeunesse burundaise à mieux maitriser cet outil de communication qu’est la langue. L’adhésion du Burundi à la Communauté est-africaine avec un potentiel de quatre langues, à savoir le Kirundi, le Français, l’Anglais et le Kiswahili nécessite l’adoption des mécanismes d’intégration, ce qui fait appel à une politique linguistique adaptée à cette géopolitique, a-t-il poursuivi.