BUJUMBURA, 1er mai (ABP) – Le président de la République du Burundi, M. Pierre Nkurunziza (photo), a, à la veille de la fête du travail et des travailleurs, adressé un message à la Nation burundaise, au cours duquel il a, au nom du gouvernement et en son nom propre, souhaité une très bonne fête à tous les travailleurs. Cette fête, a-t-il dit, est à célébrer en méditant sur la portée de deux adages burundais qui stipulent que : « Tout ouvrier mérite son salaire » et « Que celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus».
Nkurunziza a saisi l’occasion pour exhorter les employeurs et les employés à se mettre ensemble pour partager leur joie, en ce jour hors du commun qui a permis que cette fête soit célébrée au moment où règnent la paix, l’ordre et la sécurité sur tout le territoire national. Le gouvernement, a-t-il rappelé, a mis en avant le thème : « Retroussons les manches pour développer notre pays ». Ce thème spécifique s’inspire du thème général qui nous guidera jusqu’à la fin de l’année 2019, et dont l’énoncée est : « Méditons sur notre pays, sachons d’où nous sommes partis et vers où nous allons ».
Aux employeurs et employés, le chef de l’Etat a signifié que l’orientation principale de la fête du travail est de marquer une pause pour savourer le fruit de leur labeur et de leurs réussites, sans oublier de définir de nouvelles stratégies qui aideront à atteindre un résultat plus appréciable. C’est également une occasion propice pour rappeler aux employeurs et aux employés qu’il faut sans cesse privilégier la bonne pratique du dialogue et de la concertation. Dans le but de rendre la tâche facile aux employés et aux employeurs dans tous les secteurs du travail, le gouvernement s’est engagé à s’appuyer sur la trilogie composée par lui-même, les employeurs et les employés. « Nous portons à votre connaissance que cette trilogie arrive à une étape importante en matière de révision du Code du Travail, particulièrement au sein du secteur privé », a affirmé le président Nkurunziza.
Dans l’optique d’embaucher en toute transparence, sans aucune forme de favoritisme, a-t-il poursuivi, le ministère en charge du travail a redynamisé la Commission nationale de recrutement pour que désormais, des tests s’effectuent au grand jour et que le travail soit accordé aux plus méritants. Au cours de cette année 2018, a affirmé M. Nkurunziza, le gouvernement a prévu des fonds pour donner du travail à plus de 1.600 personnes dans les ministères en charge de l’Education, de la Fonction publique, du Développement communal, de la Santé publique, sans oublier le remplacement des fonctionnaires retraités, décédés, démissionnaires ou mis en disponibilité. Le ministère de la Fonction publique a, quant à lui, créé 120 Centres d’enseignement des métiers pour l’agriculture et l’élevage, en vue de réduire le chômage qui menace la jeunesse n’ayant pas pu continuer les études post fondamentales, et même tous ceux qui désirent enrichir leurs connaissances dans ces domaines. D’autres centres, a promis M. Nkurunziza, seront prochainement mis en place pour d’autres secteurs d’activités génératrices de revenus.
Par ailleurs, a souligné le président de la République, le Conseil national de dialogue social (CNDS) a permis un dialogue franc entre le gouvernement, les employés et les employeurs. Chaque fois que surgit un problème entre des parties prenantes, une solution satisfaisante est trouvée.
Dans le même message à la Nation, le chef de l’Etat a félicité tous ceux qui continuent d’honorer notre pays en donnant le meilleur d’eux-mêmes, tant bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur du pays. Il a cité parmi eux M. Jean-Claude Birumushahu, illustre arbitre choisi pour la coupe du monde de football prévue en Russie cette année ; Mme Lydia Nsekera, deuxième femme à s’investir pour le développement du sport dans le monde ; M. Eric Biribuze, un Burundais qui a gagné le prix du meilleur entrepreneur noir aux USA, sans oublier Mlle Francine Niyonsaba, qui ne cesse de faire honneur au Burundi en remportant des médailles aux compétitions internationales d’athlétisme.
Parmi les réalisations de cette année de travail écoulée, a encore précisé le président Nkurunziza, personne ne peut oublier la mise en place du Conseil national pour l’unité nationale et la réconciliation, ainsi que les membres de l’Observatoire national pour la prévention et l’éradication du génocide, les crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité. De tels corps permettent aux Burundais de travailler en toute quiétude, car ils contribuent énormément à la promotion de la paix, de la sécurité et de la justice dans le pays, des valeurs qui constituent le socle du développement durable.
Pour parvenir au développement durable, le gouvernement garde dans ses préoccupations la question l’emploi, a particulièrement fait savoir M. Nkurunziza. C’est la raison pour laquelle il élabore et met en œuvre des projets créateurs d’emploi multiples et qui sont susceptibles d’accroître les ressources financières des citoyens. En guise d’exemple, a-t-il indiqué, le ministère de l’Energie et des Mines a donné du travail à plus de 2.500 personnes dans le secteur minier, tandis que le ministère des Travaux publics a embauché environ 5.000 personnes dans le secteur des routes. Durant les sept derniers mois, 1.000 personnes par jour ont bénéficié du travail dans les travaux d’aménagement des berges des rivières Gasenyi, Kinyankonge et Nyabagere en mairie de Bujumbura. Aussi, des Burundais ont trouvé du travail au sein du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et dans les nouvelles entreprises auxquelles l’Agence de promotion des investissements (API) a accordé des permis d’investir dans le pays.
Le président de la République a profité de cette occasion pour lancer un appel à tous les Burundais afin qu’ils apprennent à confectionner leurs propres projets de développement, des projets susceptibles de les aider à assurer leur avenir afin qu’ils cessent de compter uniquement sur les emplois de la Fonction publique ou des entreprises privées. L’autre chose importante, a-t-il conclu, c’est de comprendre l’importance de la complémentarité et de prendre l’habitude de s’organiser en associations, avec la conviction qu’ensemble ils sont plus forts.
Notons que la fête du travail a été célébrée ce mardi 1er mai à travers tout le pays. Au niveau national, elle a été commémorée à Gihofi en province Rutana (sud-est) en présence du chef de l’Etat.
En mairie de Bujumbura, elle a été rehaussée par la présence du premier vice-président de la République du Burundi, M. Gaston Sindimwo au terrain des jeux du lycée Scheppers de Nyakabiga.
Les cérémonies ont débuté par un long défilé des travailleurs œuvrant dans tous les secteurs de la vie nationale. Dans son allocution, M. Sindimwo a souhaité une bonne fête aux travailleurs avant de souligner que les dialogues qui se font entre l’État et les syndicats se déroulent normalement et qu’il y a un pas déjà franchi en ce qui concerne l’ajustement salarial. Cependant, il a invité tous les Burundais à faire recours à la créativité afin de bien préparer leur avenir et de multiplier l’emploi.
Aux employeurs et aux employés, il les a invités à éviter les rumeurs et la haine dans leurs travaux quotidiens, afin de travailler en franche collaboration. Ils sont plutôt appelés à bien gérer le matériel à leur disposition, d’éviter les malversations économiques et être ponctuels au travail. Les employeurs ont été aussi invités à faire le renforcement des capacités des travailleurs et de les protéger contre les accidents de travail, sans oublier de faire la propreté des lieux de travail.
Il a remercié l’Office burundais des recettes (OBR) qui a collecté 212 milliards au 1er trimestre de cette année, alors qu’il était prévu 190 milliards. Des remerciements ont été également adressés aux habitants de la province Kayanza (nord), qui sont les premiers en matière de création des entreprises fabriquant des boissons. Les forces de défense nationale sont aussi à remercier pour leur compétence manifestée dans les missions de maintien de la paix en Somalie et en Centrafrique. Le premier vice-président a terminé ses propos en remerciant tout le peuple burundais pour avoir répondu à l’appel de contribuer aux prochaines élections, tout en les invitant à y répondre massivement.
Le représentant de l’Association des employeurs du Burundi (AEB), M. Théodore Kamwenubusa a insisté sur l’octroi de l’emploi sur base des compétences, la fixation des salaires en se basant sur la classification des emplois, le respect du code du travail, la formation en cours d’emploi des travailleurs, le suivi de l’épargne des travailleurs et les cotisations de l’INSS. Le représentant de la Confédération des syndicats du Burundi (COSYBU), M. Célestin Nsavyimana a quant à lui précisé que les employeurs doivent respecter le code du travail et renforcer le dialogue au travail.