BUJUMBURA, 31 déc (ABP) – Le président de la République du Burundi, M. Pierre Nkurunziza (photo), a adressé ce lundi 31 décembre 2018, un message à ses compatriotes et aux amis du Burundi, en vue de leur présenter les meilleurs vœux de bonne santé, de bonheur, de sécurité, de justice, de prospérité et de bénédictions divines pour l’année 2019. Il a par la suite émis le souhait « Que cette année soit pour tous une année de méditation plus approfondie sur notre pays, une année de solidarité, une année de consolidation de l’unité et une année du réveil des consciences ». Il est très agréable, a-t-il poursuivi, « de passer toute une année dans la paix, la sécurité et la tranquillité dans tous les coins du territoire burundais. Nous présentons nos vifs remerciements aux corps de défense et de sécurité et aux autres institutions du pays qui se donnent corps et âmes, nuit et jour, pour que le Burundi vive en paix et en dignité. Nous ne saurions passer sous silence la population burundaise et surtout les comités mixtes de sécurité. Nous voudrions encore une fois exprimer notre gratitude envers les pays et les Organisations internationales qui nous appuient dans les politiques et projets divers, et qui nous aident surtout à convaincre ceux qui doutent encore et ceux qui ont emprunté une voie sans issue à cause des rumeurs, des mensonges et des histoires montées de toute pièce qui sont concoctées et répandues par les ennemis du Burundi.
L’année qui s’achève a été très fructueuse. Les saisons ont été bonnes, et cela a permis l’augmentation de la production dans tous les secteurs de la vie nationale. Le thème directeur qui nous guide depuis deux ans, « Méditons profondément sur notre pays pour comprendre d’où nous venons et où
nous allons », a guidé nos pas vers la réussite. Nous continuerons à nous en inspirer tout au long de l’année qui commence. La joie qui nous anime en cette période de fin d’année et de Nouvel An trouve sa justification dans plusieurs sources : ce que nous avons réalisé, ce que nous avons vu de nos propres yeux, ce que nous avons entendu, sans oublier les signes qui montrent que l’avenir est très prometteur. Permettez-nous de vous relater certains faits notamment : les bonnes idées exprimées par les citoyens burundais qui ont abouti à une Constitution qui affermit la souveraineté nationale, la dignité et la promotion des intérêts supérieurs de la nation ; une Constitution qui remet le Burundi entre les mains de Dieu comme c’était le cas avant l’arrivée des colonisateurs.
Nous avons catégoriquement refusé de retourner dans un régime dictatorial, et nous avons consolidé l’indépendance de notre pays et la gouvernance démocratique, les Burundais organisant eux-mêmes le référendum constitutionnel sans demander d’assistance étrangère en termes d’experts et de moyens matériel et financier. Nous avons sauvegardé la paix et la sécurité sur tout le territoire national, les Burundais et les étrangers résidant dans ce pays ont vécu en toute sérénité ; tandis que nos frères et sœurs qui s’étaient réfugiés à l’extérieur du pays sont retournés nombreux au pays natal. Nous avons montré à ceux qui continuent à douter que les germes de la division ne poussent plus sur notre sol ; nous avons fait la sourde oreille à certains Burundais et étrangers qui veulent toujours attiser les conflits parmi nous et nous diviser en groupes antagonistes en vue de nous replonger dans le chaos que les colonisateurs et les traitres qui leur étaient alliés avaient laissé dans le pays. A travers le programme de formation patriotique et d’éducation citoyenne, nous avons aidé les Burundais à distinguer le blé de l’ivraie, à connaître les secrets et l’histoire de notre pays et les avons sensibilisés à laisser derrière eux un héritage digne. Nous poursuivrons ce programme pour le bien des Burundais, aussi bien pour ceux qui vivent aujourd’hui que pour les générations futures. Nous avons poursuivi la collecte des fonds et autres moyens matériels nécessaires pour l’organisation des élections de 2020, et beaucoup de citoyens burundais ont répondu à cette initiative avec joie et sans contrainte. Nous vous remercions pour avoir répondu à l’appel que nous vous avons lancé d’organiser nous-mêmes les élections sans que des étrangers s’en mêlent.
Nous avons élaboré nous-mêmes le Plan national de développement du Burundi (PND Burundi) 2018-2027 qui va servir de base et de cadre pour l’élaboration d’autres projets de développement. Nous avons eu une bonne récolte vivrière et nous avons décidé de l’économiser et de partager le surplus avec nos frères et sœurs qui sont dans le besoin. Nous avons protégé le patrimoine national, surtout les minerais et les cultures industrielles. Ceci est un nouveau départ qui nous mènera vers l’indépendance véritable, l’autonomie politique à travers l’indépendance économique. Nous avons initié un programme de solidarité locale et institué par décret présidentiel une journée dédiée à cette bonne action. Nous demandons aux Burundais de renforcer la culture de la solidarité nationale et locale, pour que cela ne soit pas une activité d’un jour, mais plutôt une tradition. Nous avons continué à donner notre contribution au maintien de la paix dans le monde et à la lutte contre le terrorisme. Nous ne cesserons de clamer haut et fort que nous devons avant tout ce qui a été accompli à Dieu Tout-Puissant. Nous le devons ensuite à la sécurité qui a été sauvegardée par la population burundaise, les forces de défense et de sécurité et le Service national de renseignement.
Permettez-nous de parler brièvement des réalisations de l’année qui s’achève, les détails vous seront donnés au fil des jours par les ministres. Dans le domaine de la sécurité, l’année qui s’achève a été caractérisée par une sécurité largement satisfaisante sur tout le territoire national. Mais tout n’est pas rose, il y a eu une bande armée qui a tué 26 personnes et en a blessé 7 autres à Ruhagarika, commune Buganda en province Cibitoke. Certains parmi ces criminelles ont été traduits devant la justice. Ceux qui ont commis ces forfaits ont reconnu que c’est au Rwanda que tout avait été préparé, que ceux qui les ont envoyés sont au Rwanda et qu’ils étaient venus du Rwanda. Il s’est aussi manifesté un banditisme avec des armes à feu ; des meurtres qui se commettaient en grande partie sur fond de conflits fonciers et de sorcellerie ; des personnes qui produisent, commercialisent ou consomment des stupéfiants et des boissons prohibées. Les auteurs de tous ces forfaits ont été chaque fois appréhendés et punis conformément à la loi. Cela a poussé à organiser des fouilles et perquisitions à plusieurs endroits du territoire national, ce qui a permis de saisir 123 fusils, 16095 balles, 127 chargeurs, 446 grenades, 27 bombes, 8 mines et d’autres effets militaires ou policiers, tandis que beaucoup de litres de boissons illicites ont été saisis et mis hors d’état de nuire.
Dans le domaine politique, un dialogue entre le gouvernement et les partis politiques reconnus par la loi a été organisé et ils se sont convenu sur une feuille de route conduisant aux élections de 2020. Nous avons accueilli 58262 rapatriés volontaires qui rentraient de la Tanzanie, du Congo, du Kenya, de l’Ouganda et du Gabon, ainsi que 200000 rapatriés qui rentraient sans se faire aider par le Haut-Commissariat pour les Réfugiés. Nous ne pouvons pas oublier de mentionner les 30000 burundais qui ont été expulsés par le gouvernement rwandais et qui ont été séparés de leurs conjoints et de leur progéniture après avoir été dépouillés de tous leurs biens. L’autre grande réalisation de l’année a été l’éradication du désordre qui régnait au sein des Organisations non-gouvernementales internationales et locales opérant au Burundi en vue de les inciter à travailler dans la légalité et en conformité avec la loi burundaise. Comme la sécurité ne peut régner que là où règne une justice véritable, 33500 procès ont été exécutés dans le cadre du renforcement de la justice pour tous, tandis que 1500 vulnérables ont gratuitement bénéficié de l’assistance des avocats. Pour permettre aux citoyens d’accéder facilement aux juridictions, des cours d’appel et leurs parquets généraux ont été créés à Makamba et dans les communes Ntahangwa et Muha de la mairie de Bujumbura. S’agissant de la défense des intérêts de l’Etat, 6 milliards de francs burundais ont été crédités dans les caisses de l’Etat grâce à des procès gagnés par le ministère de la Justice. Par l’entremise de la Cour administrative et de la Cour spéciale des terres et autres biens, environs 4707 hectares de terres domaniales qui avaient été spoliées par des individus, et dont le coût est évalué à 280 milliards de Francs Burundais ont été recouvrés. Dans le but de promouvoir une justice pénale respectueuse des droits de l’homme, environ 2750 prisonniers ont été élargis sur décret présidentiel, tandis que les peines de 1300 autres ont été réduites.
Nous avons mis en avant l’accroissement de la production, que plus de 50000 tonnes d’engrais chimiques ont été distribués ainsi que 10000 tonnes de dolomie. De surcroit, nous avons sensibilisé la population à la pratique d’une agriculture irriguée durant la saison sèche, et cela a fait que la production agricole augmente dans toutes les provinces du Burundi, et que les prix des denrées alimentaires diminuent. Nous saisissons cette occasion pour saluer les travaux d’une valeur de 18 milliards accomplis par les élèves durant les grandes vacances. Des efforts allant dans le sens de la reconstitution de cheptel ont été consentis. Plus de 1500 vaches, environ 5000 chèvres, et plus de 1500 porcs ont été distribués, au moment où plus de 3000000 d’ovins et de caprins ont été vaccinés contre la peste. Les activités de sensibilisation et d’amélioration des cultures d’exportation comme le café et le thé ont été entreprises, ce qui a permis une augmentation considérable de la production comparativement à l’année 2017.
Dans le domaine de l’économie, les revenus continuent à augmenter d’une année à l’autre. L’Office burundais des recettes (OBR) dont les prévisions annuelles étaient de 789 milliards de francs Burundais a en réalité collecté environ 900 milliards de Francs Burundais. Cela représente un excédent de plus de 11% par rapport à l’année 2017. Ce sont ces fonds qui permettent de réaliser les grands projets nationaux dans tous les secteurs, de payer les fonctionnaires et de financer les mesures sociales visant à améliorer les conditions de vie des Burundais, afin qu’ils puissent facilement se faire soigner, produire davantage, scolariser leurs enfants, subventionner le transport, etc.
Au chapitre des grands chantiers, les routes asphaltées qui facilitent le mouvement des personnes et des biens dans la ville de Gitega, les feux tricolores qui régulent la circulation dans la ville de Bujumbura ont été respectivement construites et installés, au moment où la route Bujumbura-Nyamitanga
est en phase de finissage. Au cours de cette année, les travaux de construction des routes Kibumbu-Gitega, Bujumbura-Gatumba, Bururi-Gakuba, Nyanza-Lac-Rumonge et Rumonge-Gitaza vont démarrer. En marge de ces routes, le Port de Bujumbura va être réfectionné et élargi.
Nous invitons la population toute entière à redoubler de vigilance pour surveiller la gestion de la chose publique et veiller sur les infrastructures publiques. Nous demandons également que la Stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, 2ème génération, qui est en préparation puisse enfin être finalisée, pour que nous ayons des textes de lois clairs et adaptés aux conjonctures actuelles. 31. En attendant la finalisation de cette stratégie nationale, nous demandons à quiconque aurait volé, de quelque manière que ce soit, de remettre au pays tout bien mal acquis. Nous demandons à toutes les institutions chargées de protéger les richesses nationales de sanctionner plus rigoureusement les auteurs des détournements de fonds et des biens publics. Nous demandons instamment que le rapport final sur la distribution des véhicules de l’Etat dans le cadre de la nouvelle politique du charroi zéro soit remis, et cela endéans le premier trimestre de l’an 2019.
Au cours de cette année que nous commençons, nous allons poursuivre les programmes nationaux à partir de l’étape où nous en sommes, et ainsi faire progresser notre chantier national. Nous continuerons à consolider la paix et la sécurité à l’intérieur et sur les frontières du pays, en vue d’assurer l’indépendance et la souveraineté du Burundi. Les travaux de préparation des élections de 2020, en ce qui concerne la collecte des fonds et la recherche des moyens matériels y relatifs, vont se poursuivre. Nous allons repenser le programme des travaux communautaires de développement et multiplier les infrastructures publiques : les écoles, les centres de santé, les hôpitaux, les marchés, les villages, les terrains de jeu, les sources d’eau potables, les courbes de niveau et les pistes rurales. Nous nous attèlerons à la propreté, la construction des maisons pour vulnérables, etc. Le programme de la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans, des mères enceintes et des mères qui accouchent dans des établissements de santé publics va continuer. Pour faire face aux changements climatiques, nous allons continuer à protéger l’environnement à travers le programme ”EWE BURUNDI URAMBAYE”. Nous continuerons à construire des centrales hydroélectriques et à distribuer l’eau potable à travers tout le pays. Nous continuerons à entretenir d’excellentes relations avec d’autres Etats en privilégiant les vrais amis et le principe d’entente et de respect mutuel. Nous continuerons à protéger les ressources naturelles collectives, surtout les minerais et les cultures industrielles d’exportation. Nous continuerons à prendre des décisions relatives au respect des droits de l’homme, nous ferons respecter la loi et punirons les contrevenants. Nous allons nous occuper sérieusement du problème de la démographie galopante. C’est dans cette optique que nous demandons au ministère en charge de l’aménagement du territoire de mettre un terme aux travaux de lotissement des parcelles résidentielles en ville de Bujumbura et ses environs. Nous allons travailler avec des Sociétés qui ont des moyens et une expertise avérés afin que soient construits des logements décents qui seront données en location-vente. Nous aurons trouvé de cette manière la solution au problème de rareté des maisons et des parcelles. Nous protégerons avec la plus grande énergie les mœurs et les coutumes des Burundais et nous rejetterons et fustigerons les enseignements, le langage, les attitudes et comportements qui entachent la culture et la moralité du peuple burundais. Le processus d’enregistrement des ménages selon le Code des personnes et de la famille est à 90% à l’exception de la province Rumonge. Nous souhaitons qu’à la fin de l’année 2019, tous les enfants vivant au Burundi connaissent leurs vrais pères et non ceux à qui on les rattache car, même lorsque l’enfant est orphelin, il est toujours le fruit de l’union de deux parents. Nous allons renforcer les capacités des Forces de défense et de sécurité, et nous leur fournirons des équipements et du matériel adéquat pour qu’ils puissent affronter n’importe quelles difficultés dans les meilleures conditions. Nous allons continuer le programme de moralisation de la société et de méditation sur notre pays, pour aider les Burundais à connaître la vérité et à se comporter en peuple intelligent. A partir de l’an 2019, tout responsable administratif devra montrer, dans son secteur, les effets des mesures prises en faveur de la population dans le présent et dans l’avenir. C’est le meilleur moyen de renforcer la prise de conscience sur notre pays et l’amour de la patrie dans la vie nationale et des citoyens burundais, particulièrement les responsables administratifs.
En l’an 2019, la capitale politique du Burundi sera établie au chef-lieu de la province Gitega, et certains ministères vont bientôt déménager vers cette province. Certaines Commissions nationales dont la
Commission électorale nationale indépendante, la Commission terres et autres biens, la Commission Vérité et Réconciliation, et bien d’autres seront relocalisées vers Gitega ou dans d’autres provinces. A partir de l’année 2019, les réunions du Conseil des ministres se tiendront en province Gitega, et le président de la République qui sera élu en 2020 prêtera serment à Gitega.
Par l’intermédiaire du Fond d’impulsion et de garantie, nous comptons octroyer deux milliards de
Francs burundais aux jeunes gens regroupés en coopératives. Cet argent sera donné sous forme de crédits à faible taux d’intérêt, et sera revu à la hausse au cours des années à venir. C’est là une voie sûre et directe pour lutter contre le chômage et ainsi élargir l’assiette fiscale.
Nous voudrions réitérer notre appel aux réfugiés de rentrer dans leur pays. Nous savons que certains parmi eux se sont retrouvés en situation de captivité, tandis que d’autres encore ont été trompés ou se sont eux-mêmes induits en erreur. Nous saisissons cette occasion pour demander aux pays qui ont accueilli les réfugiés Burundais ainsi qu’au Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) de suivre cet appel et qu’ils facilitent la tâche à ceux qui souhaitent rentrer.
Nous demandons aux citoyens burundais de se garder de tomber dans le piège des fauteurs de troubles qui se manifestent surtout à l’approche des élections. Soyez rassurés et rassurez-vous mutuellement, restez sereins et vaquez à vos activités quotidiennes. Quant au reste, Dieu s’en occupera.
Pour terminer, nous réitérons nos remerciements à tous ceux qui continuent à défendre notre souveraineté dans un élan de solidarité sans faille, et à veillez sur la sécurité de la communauté, nuit et jour. Gardez sans cesse à l’esprit que les ennemis du Burundi n’ont pas encore désarmé, surtout en cette période des fêtes de Noël et du Nouvel An. Nous réitérons nos vœux de bonheur pour l’Année 2019 à tous les Burundais, où qu’ils soient. Que l’an 2019 soit pour tous une année de lait et de miel, une année où surabondent la paix et la joie ».