RUYIGI, 16 mars (ABP) – Toutes les organisations non gouvernementales (ONGs) sont appelées à et tenues de respecter leurs engagements et éviter le mensonge dans la mise en œuvre de leurs projets. Ces mêmes ONGs sont interpellées à embaucher les ressortissants de cette province qui ont les capacités requises afin d’aider à la réduction des effectifs de chômeurs de cette province, où certains se lamentent que la plupart des ONGs engagent uniquement un personnel en provenance des autres provinces.
Ces observations ont été émises lors d’une réunion de coordination des ONGs organisée par le cabinet du gouverneur de Ruyigi, en vue d’améliorer le partenariat entre l’administration et les ONGs, ainsi que le rendement de ces ONGs.
Selon le gouverneur Elie Bashingwa (photo : au milieu), cette réunion vient corriger des méconduites et mauvais comportements de certains ONGs qui ne joignent pas l’acte à leur parole dans la mise en œuvre de leurs projets.
En effet, a-t-il expliqué, certaines d’entre-elles s’introduisent dans les collines de la province sans se faire enregistrer et faire connaitre leur présence à l’administration locale. D’autres font des rapports mensongers à leurs superviseurs et prétendent qu’ils ont réalisé des projets sans avoir été sur terrain et sans connaitre les localités et les populations cibles qui sont supposées être des bénéficiaires de leurs projets. D’autres dépensent leurs budgets dans des activités ne correspondant pas aux besoins réels de la population, d’autres encore grossissent leurs réalisations pour un souci de plaire à leurs bailleurs alors qu’elles ne correspondent pas à la réalité sur le terrain.
Pour toutes ces irrégularités le gouverneur fait un clin d’œil aux ONGs qui en assument la responsabilité d’abandonner ces mauvaises habitudes, d’apprendre à respecter leurs engagements et d’abandonner les mensonges avant que des sanctions ne soient adoptées à leur encontre. A la sortie de cette rencontre les représentants des ONGs tant internationales que nationales ont exprimé leur satisfaction et se sont déclarés prêts à établir un partenariat transparent et fort avec l’administration.
Ils apprécient positivement cette initiative de faire une réunion de coordination qui constitue une nouveauté selon la plupart de ces mêmes représentants et qui constitue un socle entre les ONGs elles-mêmes, leur permettant de savoir le domaine d’intervention de chacun d’eux et de s’appuyer le plus vers les domaines les plus nécessiteux, ainsi que des localités sont incontestablement dans le besoin.
Un autre point important débattu au cours de cette rencontre concerne les processus d’embauche de certaines ONGs présentes dans la province. Plusieurs intervenants au cours de la réunion appuyés par la responsable du ministère de la Fonction publique, du Travail et de l’Emploi et le gouverneur de Ruyigi parlent d’un nombre de chômeurs qui continue à s’accroitre alors que la majorité de ces ONGs continue à recruter sans tenir compte de ce taux de chômage. Une certaine opinion au sein de la population dit ouvertement que la plupart de ces ONGs amènent surtout un personnel en provenance d’autres provinces, des fois même un personnel en provenance de leurs propres familles.
Le gouverneur Bashingwa fait savoir que la province Ruyigi possède des intellectuels qui ont des connaissances et les compétences dans des domaines diversifiées. Il suggère à ces ONGs de tenir compte de ce paramètre dans leurs prochaines embauches pour contribuer à lutter contre le chômage dans toute sa province. Il suggère également que les tests et les entretiens d’embauche pour les ONGs qui veulent travailler à Ruyigi puissent se dérouler avec plus de transparence et avec facilité de transport aux candidats.
Après avoir constaté que 24 ONGs sont supposées travailler dans la province de Ruyigi et que les 2/3 de ces ONGs exercent leurs activités dans les communes de la région naturelle du Kumoso et surtout dans la commune de Gisuru, ces ONGs sont invitées à déconcentrer leurs activités vers les autres communes pour éviter des chevauchements.