BUJUMBURA, 26 fév (ABP) – L’Association burundaise des femmes journalistes (AFJO) a organisé ce mardi 26 février 2019, à Bujumbura, en partenariat avec le ministère de la Communication et des Médias, et avec l’appui financier du Royaume des Pays-Bas, à travers l’ONG Cordaid, une rencontre d’échanges sur la charte des médias pour l’intégration des dimensions genre et jeunes dans le travail médiatique et la proposition des actions de sa mise en application.
Dans son discours de circonstance, le ministre de la Communication et des Médias, M. Frédéric Nahimana (photo : au milieu), a, après avoir salué cette initiative à mener pour concrétiser la charte des médias sensibles au genre et aux jeunes, fait savoir que la parité hommes-femmes dans les médias implique que les hommes et les femmes soient représentés de façon équitable, non seulement dans les postes de responsabilités et les emplois disponibles dans les entreprises de presse, mais aussi dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information.
Selon M. Nahimana, les médias sont un secteur de la vie nationale dans lequel les femmes doivent jouir pleinement de leurs droits économiques, socioculturels et politiques. Même si les chiffres restent relativement bas, a-t-il signalé, le gouvernement du Burundi a fourni des efforts remarquables dans la prise en compte du genre dans ses politiques et programmes.
Le ministre Nahimana, qui a indiqué que les défis ne manquent pas en cette matière, a fait savoir que les femmes des zones les plus reculées n’accèdent pas librement les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Il a signifié qu’il garde espoir qu’avec la charte des médias sensibles au genre, les responsables des médias vont proposer des actions concrètes pour l’intégration des dimensions jeunes et genre dans le travail des médias.
De son côté, le délégué de Cordaid, M. Vincent Kamenyero (photo : à droite), a précisé que cette rencontre s’inscrit dans le projet « Partenariat stratégique sur le lobbying et le plaidoyer pour la prise en compte des préoccupations des communautés burundaises ». Ledit projet porte sur deux trajectoires, notamment l’accès à la justice pour tous et l’inclusivité des femmes et des jeunes dans les processus de paix et de sécurité, a-t-il noté.
Selon M. Kamenyero, porter et donner la parole aux femmes et jeunes, y compris celles issues des minorités, devrait devenir systématique. Par ce biais, les femmes et les jeunes pourront faire entendre aux pouvoirs publics et aux auditeurs leurs opinions, leurs besoins et leurs idées, a-t-il martelé, estimant que le pouvoir d’influence se consolidera.
Quant à la vice-présidente de l’AFJO, Mme Yollande Nintunze (photo : à gauche), elle a indiqué que dans le cadre du projet « Partenariat stratégique sur le lobbying et le plaidoyer pour la prise en compte des préoccupations des communautés burundaises, l’AFJO, avec l’appui technique et financier de Cordaid, a planifié neuf principales activités. Il s’agit notamment de l’organisation d’une synergie des médias sur les défis et perspectives du rôle de la femme dans la consolidation de la paix et le développement lors de la célébration de la journée internationale de la femme. Il y a aussi l’organisation d’une conférence-débat sur la place et l’image des femmes et des jeunes dans le paysage médiatique burundais.
Dans sa présentation sur la proposition d’actions pour l’intégration des dimensions genre et jeunes dans les médias, M. Juma Léonard Nduwayo a indiqué que selon l’étude de l’AFJO réalisée en 2017, la représentativité des femmes dans les médias est de 9%. Il a ajouté que d’après l’étude réalisée par le Conseil national de la Communication, les femmes représentent 33,2% dans la présentation des journaux contre 66,8% des hommes. Le même rapport stipule que dans le secteur des reporters, les femmes sont représentées à 18% contre 82% des hommes alors que dans le secteur des interventions à la radio, les femmes représentent 15,6% contre 84,4% des hommes, a souligné M. Nduwayo.
La même personnalité a fait savoir qu’il existe certains défis, notamment le déséquilibre entre genre et jeunes, la peur d’affronter les grands genres journalistiques, le manque de confiance en soi chez les femmes et les jeunes, la faible sensibilisation des jeunes journalistes, le changement des mentalités, etc.
Comme solutions envisagées pour faire face à ces défis, M. Nduwayo a signalé qu’il faut promouvoir la parité dans les médias, donner la priorité aux sujets relatifs au genre et aux jeunes, renforcer les capacités à l’endroit des femmes et jeunes. Il faudra en outre sensibiliser les femmes pour qu’elles se montrent capables dans le métier et les soutenir. Il faudra également promouvoir le leadership féminin, organiser des ateliers de sensibilisation à l’endroit des journalistes culturels sur certains modules en rapport avec le tabou et traits culturels, etc, a martelé M. Nduwayo.