CIBITOKE, 25 oct (ABP) – L’Ecole fondamentale (ECOFO) Karurama I en commune Rugombo, au chef-lieu de la province Cibitoke (nord-ouest du Burundi), fait face au manque criant de locaux et d’équipements, en plus de l’insuffisance de manuels pédagogiques, apprend-on sur place.
En effet, l’ECOFO Karurama I compte 2015 écoliers utilisant 11 salles de classe, soit une moyenne de 183 écoliers par salle, selon des informations recueillies sur place. Dans l’avant-midi, plus de 140 enfants suivent leurs leçons dans une seule salle en 1ère année avec deux enseignants, mais une cinquantaine est assise par terre (photo). La situation est identique même dans l’après-midi, selon les enseignants qui affirment que leurs écoliers doivent avoir des difficultés pour écrire. En 5ème année, plus d’une centaine d’élèves partage une même salle et moins d’une dizaine de livres de lecture. L’enseignant lit et cible chaque fois un élève qui va devant et lire pour les autres. Un enseignant a révélé à l’ABP que pour évaluer ses élèves, il doit diviser la classe en deux groupes et faire sortir une partie, qui va passer l’évaluation à la sortie de l’autre groupe. Il est difficile pour la direction de l’école de trouver une solution face à cette insuffisance de salles de classe, de bancs pupitres et de manuels scolaires. Mais la question a été soumise à l’administration et à la Direction provinciale de l’Enseignement.
Le directeur provincial de l’Enseignement à Cibitoke, M. Egide Ngendambizi, indique que le manque de salles de classe et de bancs pupitres incombe à l’administration, tandis que la question des manuels pédagogiques revient au ministère en charge de l’Education. Cependant, a-t-il clarifié, s’il s’agit d’une école pour une seule ou deux collines, il y a une entente entre les parents et l’école sur la somme à contribuer par ménage. Mais cela n’est pas facile au chef-lieu provincial où il y a plusieurs écoles et où un parent fait le choix de l’école pour son enfant.
L’administrateur communal de Rugombo, Mme Béatrice Kaderi, conseille à la direction concernée de se concerter avec les parents des enfants pour contribuer afin de faire fabriquer au moins des bancs pupitres. Sinon, estime-t-elle, il est difficile de trouver chaque année de nouvelles salles de classe et bancs pupitres répondant à la situation d’exode rural avec des élèves venant des communes en hauteur pour s’ajouter chaque année à ceux de la plaine.
Notons cependant que l’ECOFO Karurama I avait eu de bons résultats dépassant 91 % au dernier concours national, mais les effectifs n’étaient pas encore élevés jusqu’à ce point, a-t-on appris de sources sur place.