BUJUMBURA, 8 août (ABP) – Le président de l’ONG locale « Parole et action pour le réveil des consciences et le changement des mentalités (PARCEM), M. Faustin Ndikumana (photo), a animé ce mercredi le 8 août 2018 à Bujumbura, une conférence de presse au cours de laquelle il a demandé au gouvernement de réorganiser des assises pour évaluer la mise en application des recommandations des états généraux de la justice tenus à Gitega (centre) du 5 au 9 août 2013. Cette séance d’évaluation devrait être précédée préalablement par la présentation officielle du rapport relatif aux recommandations des états généraux de la justice, a-t-il ajouté.
Le président de la PARCEM a rappelé que ces assises avaient suscité un grand espoir pour le peuple burundais. En effet, souligne-t-il, la justice constitue le véritable pilier de la paix véritable et de la cohésion nationale, un facteur de stabilité politique et un moyen d’assurer la promotion et la protection des droits de l’homme. M. Ndikumana a aussi indiqué que la valeur ajoutée de la tenue de ces assises devrait être concrétisée par l’aboutissement d’une justice indépendante où l’autorité judiciaire est effectivement reconnue comme 3ème pouvoir, avec une compétence professionnelle des acteurs de la justice. Il recommande également de trouver des stratégies pour aboutir à une justice pour tous en améliorant l’accessibilité et la qualité de l’offre des services de la justice à tous les citoyens.
Ndikumana a dit que la Constitution du Burundi reconnait l’indépendance du pouvoir judiciaire et que celle-ci est incarnée par la Cour suprême, la Cour constitutionnelle, la Haute Cour de Justice et les autres tribunaux. Dans ce contexte, des recommandations avaient été prises à Gitega pour que la Cour Suprême puisse incarner réellement ce pouvoir à travers notamment les procédures de nominations, la fixation du mandat, la détermination du rang protocolaire, l’octroi du budget autonome et la bonne gestion des carrières des magistrats, en tenant compte des grades et des critères objectifs d’avancement. Dans le cadre de ces recommandations, les arrestations arbitraires avaient été découragées, tout comme l’emprisonnement devrait être remplacé par des peines alternatives. En définitive, M. Faustin Ndikumana suggère de rompre avec la justice du vainqueur et du plus fort, car ce genre de justice alimente un engrenage de la violence et de la vendetta interminable.