MUYINGA, 17 oct (ABP) – La journée internationale de la femme rurale a été célébrée lundi à Muyinga (nord-est du Burundi) sous le thème :” la femme rurale au cœur de l’action pour la lutte contre la pauvreté et la faim “, a-t-on constaté sur place.
Contrairement aux anciennes habitudes qui consistent à réunir toute une foule pour la haranguer au stade, cette journée a été célébrée dans une salle sous forme d’atelier participatif. Tour à tour, les femmes rurales : cultivatrices, commerçantes, ont parlé de leur réussite mais aussi des échecs.
Celles qui labourent la terre et réunies en associations agricoles ou en coopératives de production, ont souligné notamment le manque de crédit, les aléas climatiques, le manque de marché d’écoulement, le manque de garantie bancaire.
Elles ont demandé à l’Etat de leur faciliter l’accès au crédit bancaire et de tout faire pour que la femme rurale ait droit à la propriété foncière comme c’est le cas pour les chefs de ménage.” Nous demandons que le formulaire du certificat foncier mentionne aussi le nom de la femme et non seulement celui de l’époux”, ont-elles suggéré.
Malgré tous ces problèmes auxquels font face les femmes rurales, certaines commencent à sortir de ce bourbier. A Bubanza, Cankuzo, Muyinga, … des femmes ont témoigné du pas déjà franchi et ce grâce aux enseignements reçus de plusieurs organisations non gouvernementale (ONG’s). Des femmes de Bubanza parviennent aujourd’hui à conserver la tomate, les oranges, la pastèque pendant un mois, a témoigné Mme Gloriose Mureranyana.
Au sujet des grands défis auxquels sont confrontés les femmes rurales, les différents représentants des services publics et les intervenants qui appuient les femmes rurales œuvrant en associations ont donnés des conseils permettant de trouver des solutions.
Le ministre en charge des droits de la personne humaine, de la protection sociale et du genre, M. Martin Nivyabandi (photo : au milieu), a indiqué que le gouvernement fera tout pour aider la femme rurale.
Concernant la mesure prise récemment par le conseil national de sécurité suspendant les organisations non gouvernementales et dont quelques-unes appuyaient ces femmes, M.Nivyabandi a signifié que le gouvernement n’a pas l’intention de supprimer ces ONG’s mais plutôt de les appeler à l’ordre pour se conformer à la loi.