BUJUMBURA, 5 août (ABP) – Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération au développement, ambassadeur Albert Shingiro (photo), a rencontré mardi le 4 août 2020, à Bujumbura, les fonctionnaires des agences des Nations Unies. L’ordre du jour était l’intégration des priorités du président de la République dans le Plan national de développement PND.
Dans son allocution, il a précisé que cette rencontre intervient au moment où le processus électoral, dont le peuple burundais s’est approprié, touche presque à sa fin. Il a indiqué que contrairement au panorama présenté par certains acteurs, le respect des droits de l’homme, l’ouverture de l’espace politique ainsi que la liberté d’expression sont une réalité au Burundi, malgré les quelques défis qui sont toujours à relever. Ainsi, a-t-il souligné, dans son élan de garant de la paix et de la sécurité de son peuple, le nouveau gouvernement, qui se veut laborieux, est déterminé à faire face à certains comportements irresponsables de nature à ternir l’image du pays. La détermination et l’engagement du nouveau gouvernement à œuvrer pour l’intérêt de la nation tel que retracé dans le discours-programme du président de la République, Evariste Ndayishimiye, lors de son investiture, donne plus d’espoir non seulement au peuple burundais, mais aussi à la communauté internationale. Il a ainsi interpellés les participants à être des ambassadeurs du Burundi non seulement auprès des Nations Unies, mais aussi auprès de leurs pays respectifs.
Au sujet de la pandémie du COVID-19, il a fait savoir que malgré le nombre des cas confirmés encore limités au Burundi, elle pèse de tout son poids sur tous les secteurs de la vie socio-économique du pays, d’où c’est le moment précieux d’accompagner le nouveau gouvernement du Burundi dans ses efforts visant à lutter contre cette pandémie planétaire. Le ministre Shingiro apprécie l’initiative déjà prise par l’équipe-pays des Nations Unies au Burundi pour réviser le plan de réponse humanitaire 2020 afin d’intégrer les besoins liés au COVID-19 et les désastres naturelles devenues nombreuses ces derniers temps. Le ministre Shingiro a également rappelé que le Burundi dispose d’un Plan national de développement (PND) sur 10 ans renfermant des priorités du gouvernement, d’où il a appelé toutes les agences du système des Nations Unies au Burundi de bien vouloir aligner au PND 2018-2027, et surtout d’intégrer les six priorités que le président de la République a mises en exergue dans son discours programme. Pour y parvenir, a-t-il insisté, une étroite collaboration avec les acteurs nationaux s’impose afin de définir un soutien bien adapté au contexte et aux besoins locaux.
Le coordinateur résident du système des Nations Unies au Burundi, M. Garry Conille a, pour sa part, indiqué que l’actuel ministre en charge des Affaires étrangères a été ambassadeur du Burundi à New York et qu’il a participé aux débats sur les grands dossiers qui concernent le monde, notamment les objectifs de développement durable. Il a, en outre, précisé que le ministre a, aussi, été impliqué dans les discussions sur la réforme des Nations Unies, d’où M. Conille se réjouit d’être en face d’un interlocuteur qui connait excessivement mieux le système des Nations Unies et avec lequel le dialogue sera aisé.
Dans une interview accordée à la presse au sortir de cette rencontre, l’ambassadeur Shingiro a fait savoir que les discussions portaient sur les programmes de développement, notamment le PND, mais aussi le plan de développement entre le Burundi et les Nations Unies (UNDAF). Il a, par ailleurs, souligné que ces deux cadres de coopération doivent être privilégiés et que les deux parties ont partagé la volonté de travailler ensemble afin de mettre, très rapidement, en application ces deux plans dans l’intérêt des Burundais, mais également dans celui des partenaires du Burundi. A propos des sanctions prises à l’endroit du Burundi, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération au développement a souligné que ces sanctions ont été prises « précipitamment pour des raisons purement politiques » et estime qu’elles vont être levées dans les prochains mois. « Nous pensons que la page de 2015 doit maintenant être tournée et que le pire est derrière nous. Nous devons, maintenant, ouvrir une nouvelle page avec nos partenaires pour travailler ensemble dans la confiance totale et dans la transparence afin que nous puissions avancer ensemble pour des intérêts communs », a-t-il rassuré. Il a également fait savoir qu’au cours de cette rencontre, les défis liés au changement climatiques et au COVID-19 ont été discutés et que l’engagement à appuyer le Burundi a été réitéré.