BUJUMBURA, 6 mars (ABP) – La représentante de l’ONUFEMMES au Burundi, Mme Jennet Kem (photo : au micro) suggère aux femmes burundaises de développer un partenariat stratégique avec les hommes, en vue d’obtenir le partage recherché au niveau politique, économique, social et culturel. Mme Kem s’exprimait au cours d’un dîner-débat organisé jeudi soir par la Plateforme femmes, paix et sécurité, en vue d’arrêter des stratégies pour aller au-delà de 30% dans les instances de prise de décision.
Au cours dudit débat, elle a estimé que la culture burundaise est un facteur clé qui bloque les femmes dans presque tous les domaines et un frein au développement des femmes. « Si la culture burundaise est un problème, la solution doit être cherchée dans la même culture. La solution est de travailler avec les hommes, parce que pour le moment, en Afrique, le pouvoir culturel comme le pouvoir économique et politique est dans les mains des hommes. L’épanouissement des femmes ne peut pas se faire sans un partenariat avec les hommes.
Mme Kem a en outre insisté sur des campagnes à l’intention des hommes politiques pour qu’ils placent les femmes, sur les listes électorales, à des positions gagnantes, parce que les partis politiques sont des portes d’entrée dans les cercles de prise de décision politique.
Pendant ce dîner-débat entre des femmes qui sont dans les organes de prise de décision, des femmes leaders et des femmes potentiellement candidates, un accent a été mis sur la solidarité féminine, pour rehausser le taux de participation à la prise de décision.
M. Damascène Cimpaye de l’Association des femmes rapatriées du Burundi a déploré le manque de solidarité entre les femmes burundaises. D’après lui, Elles bloquent leurs consœurs, alors qu’elles devraient adopter un agenda commun. Il y a même un risque que le taux de 18% de représentation des femmes dans les instances régresse, avec ce manque de solidarité féminine.
La représentante du peuple Jacqueline Baranyizigiye déplore quant à elle le fait que les femmes qui sont les instances de prise de décision ne remorquent pas leurs consœurs.
Une des stratégies qui militent pour la hausse du taux de représentativité des femmes aux sphères de prise de décision est l’efficacité dans leurs fonctions, d’où il a été demandé aux femmes qui sont dans les postes de prise de décision de plaider pour l’amélioration du statut des femmes, de démontrer leur endurance, de montrer qu’elles sont capables, d’autant plus que les hommes cherchent à montrer que les femmes sont toujours incapables de travailler comme eux.
Mme Adelaïde Uwineza, chef du quartier Kavumu de la zone Kamenge de la mairie de Bujumbura a demandé à l’ONUFEMMES, au Réseau Femmes et Paix et aux autres intervenants de soutenir financièrement les femmes candidates au niveau collinaire, pour qu’elles puissent bien mener leur campagne électorale. D’après elle, les femmes élues au niveau collinaire contribuent beaucoup dans la résolution des problèmes auxquels les hommes n’accordent pas beaucoup d’importances ou banalisent. Signalons que le dîner-débat a été organisé dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme qui est spéciale cette année, parce qu’elle coïncide avec le 25ème anniversaire de l’adoption de la déclaration et du programme d’action de Beijing de 1995 et le 20ème anniversaire de l’adoption de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité.