BUJUMBURA, 23 oct (ABP) – L’Assemblée nationale (AN) du Burundi (photo : vue partielle des députés) s’est prononcée jeudi le 22 octobre, en faveur du départ des travailleurs à la retraite à l’âge de 60 ans.
C’était au cours de l’analyse et adoption des amendements proposés par le Sénat sur le projet de loi portant révision du code du travail du Burundi.
L’article 164 du projet relatif à l’âge de départ à la retraite a suscité un long débat contradictoire, à tel point que le président de l’Assemblée nationale a suggéré de passer au vote. Sur 108 députés présents, 92 voix ont été pour la fixation de la retraite à 60 ans, 11 voix ont été contre, 2 se sont abstenus et 3 députés n’ont pas levé leurs doigts.
Le 17 septembre dernier, rappelle-t-on, la même AN avait adopté à l’unanimité le projet de loi portant révision du code du travail au Burundi, y compris l’article 164 prévoit la revue à la hausse de 5 ans, de l’âge de la retraite des agents de l’Etat qui ne sont pas régis par des dispositions particulières. Un mois après, le 15 octobre, le Sénat burundais a quant à lui adopté le projet maintenant l’âge de la retraite à 60 ans au lieu de 65 ans, comme proposé par les députés. Les sénateurs ont justifié cela par le souci de donner plus de chance aux chercheurs d’emploi d’être embauchés et de permettre aux travailleurs qui ne se sentent plus à mesure de continuer le service à plus de 60 ans de se reposer.
Les personnels de la santé, de l’enseignement et de la justice régis par des dispositions particulières partent à la retraite à 65 ans, selon le code du travail en vigueur. L’amendement de l’article 164 fait partie de 19 amendements de fond et de forme proposés par le Sénat dont la quasi-totalité a été acceptée par les députés.
Dans leurs interventions, les députés qui étaient contre le départ à la retraite à 60 ans ont notamment expliqué que seuls 15% des agents de l’Etat partent à la retraite à 60 ans, tandis que 85% qui ont des statuts spécifiques partent à 65 ans. Ils ont aussi évoqué une question d’équité pour retenir le même âge de départ en retraite pour tous les travailleurs de l’Etat.
L’autre partie a estimé qu’après 60 ans, le fonctionnaire n’est plus efficace au travail, surtout pour des travaux qui demandent de la force et surtout dans le secteur privé.
L’équité voulue par le gouvernement est de tenir compte des jeunes et des personnes âgées. Mais en réalité, la question qui se pose n’est pas celle de l’âge, mais de la pension de ceux qui partent en retraite pour continuer à vivre dignement. La même partie a noté que chef de l’Etat actuel a promis la revue à la hausse de la pension des retraités.