BUJUMBURA, 15 jan (ABP) – Le Commissariat général de la police judiciaire a montré lundi le 14 janvier 2019 aux médias, des présumés coupables des cas d’escroqueries qui sont devenus monnaie courante en ces derniers jours dans la ville de Bujumbura. Ces personnes sont réparties en trois groupes, selon des forfaits qu’ils commettent.
Un premier groupe est constitué de personnes qui prétendent être des « businessmen » et qui escroquent des gens en leur disant qu’ils vendent des lingots d’or. Selon Emile Manisha (photo) ,commissaire général de la police judiciaire, ce groupe a déjà fait plusieurs victimes, précisant par exemple que certaines d’entre elles avaient déjà donné des avances à ces escrocs. Le 2ème groupe escroque des gens à travers la cyber criminalité. Ils sont de mèche avec un certain Divin Bakundukize, détenu à la prison centrale de Gitega. Celui-ci crée des comptes facebook, au nom des différentes hautes autorités du pays. Avec la complicité de ses acolytes, il contacte des gens, surtout des chômeurs, en leur promettant de l’emploi, moyennant une somme d’argent. Ces acolytes collectent cet argent qu’ils partagent avec leur chef. Le cas récent en date que Manisha a ciblé témoigne que ce groupe a créé un compte facebook au nom du commissaire général de l’Office burundais des recettes (OBR). Certaines victimes pensaient qu’elles étaient en train de communiquer avec le commissaire général de l’OBR, alors qu’elles étaient en contact avec des cybercriminels. Ces derniers avaient déjà collecté une somme de plus de sept millions de francs burundais. Face à cette cybercriminalité, le commissaire de la police judiciaire demande la vigilance à l’égard de la population, car cette criminalité prend de plus en plus une allure inquiétante. Il leur demande d’alerter, dans les meilleurs délais, la police chaque fois que l’existence d’un réseau de ces malfaiteurs est soupçonnée. Ainsi, Manisha demande à toute personne qui aurait été victime de ce genre d’escroquerie de venir à la police pour déposer sa plainte. Il déplore qu’une personne instruite puisse être escroquée de la sorte, en croyant qu’elle est en contact avec une autorité respectueuse, telle que la Première dame du pays, le commissaire général de l’OBR, le secrétaire général du parti au pouvoir, etc, qui lui demande de l’argent avant de lui offrir un service.
La presse a voulu savoir pourquoi quand ils sont arrêtés puis emprisonnés, de tels escrocs passent le temps de la rosée dans la prison, à tel point qu’ils récidivent les mêmes crimes. A ce propos, Manisha a répondu que « selon la procédure judiciaire, la police judiciaire fait son travail et le ministère public fait le sien. Aussi, les juridictions saisies font, elles aussi, leur travail ». Cependant, il précisé que la police va désormais mentionner dans les dossiers qu’il s’agit des récidivistes pour que ministère public puisse en tenir compte.
Le dernier groupe concerne, pour le moment, un chauffeur de taxi moto qui se cache derrière ce métier pour voler ses gens. Il prend par force des sacs à mains aux dames ou demoiselles qui sont soit des clientes, soit des passants sur la voie publique. Après son arrestation, la police a effectué une fouille perquisition à son domicile et y avait trouvé plus de 13 sacs à main pour dames. Là aussi, Manisha demande à toute personne dont ses biens auraient été volés de cette manière, de venir saisir la police, en vue d’une confection d’un dossier.