MUYINGA, 22 sept (ABP) – Des maisons pour plus de huit familles du quartier Gakashi non loin du centre urbain de Muyinga (nord-est du Burundi) sont menacées par un grand ravin (photo) qui s’agrandit à toute allure au jour le jour depuis quelques années, constate-t-on sur place. Les occupants de ces maisons demandent la stabilisation et la maitrise de ce ravin pour ne pas se retrouver un jour dans le précipice, apprend-on des concernés.
L’administration provinciale quant à elle somme ces ménages de vider les lieux. La police en charge de la protection civile qui suit de très près la question indique que des parcelles pour installer ces familles ont été acquises.
Le Programme des Nations pour le Développement (PNUD), a promis des tôles et des clous pour aider les familles en question à échapper au risque de catastrophe, indique-t-on. Toutefois, des questions ne manquent pas. D’autres matériaux aussi indispensables comme les briques, les perches, les fermetures et la main d’œuvre restent une autre paire de manche pour pouvoir construire ces maisons.
Le gouverneur de province, Jean Claude Barutwanayo, interpelle ces familles pour s’impliquer réellement dans ce projet de déménagement. Il exhorte les concernés à se préparer pour rendre disponibles les briques et payer la main d’œuvre nécessaire pour l’élévation des murs. Il précise que les perches pourront être coupées dans les boisements domaniaux sur autorisation des services habilités, a-t-il éclairé.
Mais apparemment, les familles appelées à déménager ne sont pas informées du projet. Interrogées sur leur contribution au déménagement surtout dans la construction de leurs nouveaux logements, elles se disent étonnées par ce qui se dit à propos de leur départ. “Jusqu’ici nous n’avons aucune information y relative, car aucune autorité ne nous a rencontrées à ce sujet.” Ces personnes ajoutent que les maisons aujourd’hui menacées par l’écroulement, avaient été construites à crédits et que la période de remboursement court toujours, d’où l’impossibilité de pouvoir s’acquitter d’une éventuelle contribution, ont-elle déclaré. Selon elles, le gouvernement doit faire des efforts pour les aider à avoir de nouvelles habilitations dans le site proposé. Si rien n’est fait dans les meilleurs délais, la route nationale N° 6 (RN6) risque, dans un avenir proche, également d’être détruite par ledit ravin. En 2018, une délégation de haut niveau composée du 1er vice-président de la République, du ministre de la Sécurité publique et de la Lutte contre les catastrophes et d’autres partenaires, avaient visité ce ravin mais jusqu’aujourd’hui rien n’est encore fait, rappelle-t-on.