BUJUMBURA, 18 nov (ABP) – L’Agence nationale de promotion et de régulation des sociétés coopératives a dressé mardi le 17 novembre 2020 le bilan des réalisations des coopératives “Sangwe”, une année après la réception des prêts de l’État de 10.000.000 de FBu pour chaque coopérative.
Selon M. Oscar Barankariza (photo), directeur général de l’ANACOOP, le mouvement coopératif a eu des retombées positives. Pour lui, il a produit une influence positive sur la société en renforçant la cohésion sociale. Il a permis de rassembler des populations qui discutent de leurs problèmes et trouvent des solutions.
Après une année d’existence, le constat est que le mouvement coopératif a reçu le soutien de l’État, car les coopératives ont pu avoir des propriétés foncières offertes par le gouvernement dans l’objectif d’augmenter leur rendement.
Cependant, M. Barankariza a évoqué des défis que l’ANACOOP a relevés au cours de son évaluation annuelle. Il s’agit de la mauvaise gestion dans l’utilisation du capital et de la méthode d’élevage en commun qui a connu un échec. Certains comités des coopératives sont inactifs, a-t-il ajouté, ou ne maîtrisent pas leurs cahiers de charge. Ils sont en conflits entre eux, ou encore découragent les autres membres. Les membres des coopératives qui veulent des intérêts immédiats, constituent un autre défi selon M. Barankariza, qui reconnait que par ailleurs que l’élevage en chaîne de solidarité du cheptel a bien réussi.
Pour le directeur général de l’ANACOOP, des responsables de certaines coopératives ne suivent pas les procédures de retrait et de versement des sommes qui sont allouées aux coopératives en conservant cet argent longtemps chez eux, ou en se l’empruntant mutuellement.
Il cite aussi, parmi les défis soulevés, le retard dans l’exécution des projets suite “à l’épidémie de bétail ou la peur de l’échec », le manque d’intérêt des administratifs à la base, l’absence des outils de gestion financière et le faible niveau de formation des membres des comités des coopératives.
Cette évaluation a débouché sur la nécessité pour l’ANACOOP de renforcer encore plus les capacités des membres des coopératives dans la gestion de leur entreprise, renforcer les organes ou les remplacer le cas échéant. Pour lui ce renforcement des capacités nécessitera la conjugaison de beaucoup d’efforts “dans le but de la durabilité et la viabilité des sociétés coopératives”.
En ce qui concerne l’apport de l’ANACOOP pour remédier au défi de faibles connaissances de certains responsables des coopératives “Sangwe”, M. Barankariza a fait savoir que l’ANACOOP a conçu un système de mentorat pour que les jeunes sans emploi, ayant des connaissances dans tel ou tel autre domaine soient mis sur le terrain et impliqués dans les activités des coopératives. Il a indiqué pour exemple que les collines manquent de gens qualifiés en matière de santé animale.
Pour ce qui concerne les mesures prises en cas de malversations financières, M. Barankariza a relevé qu’en pareils cas, des descentes sont effectuées avec les administratifs à la base et toutes les parties prenantes dans les coopératives. Des décisions sont prises sur le champ, incitant les responsables des malversations au remboursement des fonds des coopératives dans l’immédiat.
“En cas échéants, ces derniers sont poursuivis par la police et les autorités administratives”, a-t-il précisé avant d’interpeller “toutes les parties prenantes à prendre les mesures qu’il faut pour que ces fonds soient sauvegardés”.
Il conseille les coopératives à s’acquitter du remboursement des prêts reçus, endéans 2 ans comme c’est prévu. Il a fait savoir que certaines coopératives ont déjà remboursé les prêts, tout en demandant à celles qui ne l’ont pas encore fait de leur emboîter le pas. Pour lui ces fonds constituent “un fonds de roulement, un levier de développement non individuel mais communautaire”. Il estime que dans cinq ans un grand pas aura été franchi et que le développement sera effectif.