BUJUMBURA, 9 oct (ABP) – Le Conseil des ministres s’est réuni mercredi le 7 octobre 2020 au palais présidentiel Ntare Rushatsi sous la présidence du chef de l’Etat, M. Evariste Ndayishimiye (photo), avec 11 points à l’ordre du jour dont entre autres, un projet de loi relatif au recensement général de la population, de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage, selon le communiqué du secrétariat général de l’Etat.
Ce recensement sert à recueillir, à regrouper, à analyser, à publier des données démographiques, économiques et sociales à un moment donné. Selon les recommandations des Nations unies, la période intercensitaire est de dix ans. Au Burundi, le dernier recensement a été organisé en 2008. Les données issues de cette opération sont devenues obsolètes et ne répondent plus aux besoins des utilisateurs. Le Burundi aurait dû réaliser un autre recensement en 2018 n’eut été le report adopté par les pays de la Communauté Est Africaine pour réaliser leur recensement en 2022 afin d’harmoniser la base de données sur le recensement dans ces derniers ainsi que les données des autres indicateurs de la communauté. En vue de respecter l’échéance de 2020, le Conseil national de l’information statistique a recommandé que les préparatifs de cette opération débutent dans les plus brefs délais et de coupler cette opération avec le premier recensement de l’agriculture et de l’élevage.
Ce recensement général de la population, de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage se propose de faire le bilan démographique, de déterminer les caractéristiques de l’habitat, de faire le point sur le potentiel agricole et pastoral. Le communiqué signale que toutes ces données seront nécessaires pour la planification du développement. Les préparatifs de ce recensement doivent débuter dans les meilleurs délais. Ce projet définit les bases légales de l’opération et en définit les structures d’organisation. A l’issue des échanges et débat, le Conseil l’a adopté après y avoir apporté certains enrichissements.
Le Conseil a aussi analysé le projet de décret portant révision du décret du 7 octobre 2010 portant création, organisation et fonctionnement de la Commission nationale permanente de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre. Entre autres modifications, le projet de décret tient compte du fait que le ministère de tutelle de la Commission a vu ses missions s’étendre à d’autres domaines et sa dénomination changer, d’où une nécessité d’adaptation. Pour éviter la confusion avec le Secrétariat permanent au niveau ministériel, le projet propose le changement du Secrétariat permanent au niveau de la Commission en une Coordination nationale permanente. Le projet a été adopté moyennant quelques corrections.
Le Conseil a ensuite analysé deux projets de décret, l’un portant octroi du deuxième renouvellement du permis de recherche de la colombo-tantalite et minerais associés sur le périmètre Runyankezi en faveur de la société N.T.E.GA HOLDING Burundi et celui portant octroi du premier permis de recherche de l’or et minerais associés sur le périmètre Muhwazi en faveur de la société African Mining Limited. Après échanges et débat, le Conseil a constaté que, avant de demander un quelconque renouvellement, ces sociétés doivent d’abord justifier les raisons ayant fait que les recherches ne soient pas achevées dans les délais. Ces sociétés doivent également montrer les résultats de l’exploitation des minerais sur les parties des périmètres pour lesquelles elles ont obtenus les permis d’exploitation. Elles doivent aussi produire des rapports sur les résultats des recherches qu’elles ont déjà effectuées pour que l’Etat connaisse la quantité et la qualité des minerais qu’elles ont trouvés pour bien évaluer leur valeur. Ces demandes n’ont pas été acceptées aussi longtemps que ces éléments ne seront pas encore clarifiés.
Deux projets d’avenant ont été aussi analysés. Il s’agit du projet d’avenant au contrat de gérance du 15 février 2017 pour les opérations de facturation, de payement des produits eau potable et électricité et règlement de facture, signées entre l’Etat du Burundi et la société PAYWAY BURUNDI. Il s’agit aussi du projet d’avenant au contrat de Régie intéressée pour la fourniture des équipements et le package des solutions intelligentes pour l’analyse, la collecte, le stockage et le partage des données fiables dans le système de facturation du centre de revenus prioritaires en vue d’une gestion et d’un suivi performants des secteurs hydrauliques de Bujumbura, signée entre l’Etat du Burundi et la société ITRON GLOBAL TRADING. Après échanges et débat, ces avenants ont été acceptés. Néanmoins, le Conseil a rappelé que l’Etat a donné une mission à la REGIDESO de vendre l’énergie et l’eau potable pour le compte de l’Etat. Les marchés accordés à ces deux sociétés constituent, à cet effet, une sous-traitance et cela montre que la REGIDESO n’est pas à mesure de faire correctement son travail. Il lui a été demandé aussi de montrer ce qu’elle produit, ce qu’elle vend et ce qu’elle gagne avant d’envisager la signature de nouveaux contrats et ce dans un délai ne dépassant pas deux mois. Dans ce même délai, elle doit avoir généralisé l’utilisation des compteurs à système moderne de pré-payement, et pour l’électricité (cash-power), et pour l’eau (cash-water) pour éviter des vols. Le conseil a enfin demandé au ministère en charge de l’Energie de proposer des mesures globales et individuelles qui s’imposent pour redresser la REGIDESO afin qu’elle accomplisse la mission qui lui a été confiée. Le Conseil a également analysé une Note sur la mission principale de la Banque d’investissement pour les jeunes. Après échanges et débat, le Conseil a constaté que la Banque a besoin d’avoir un volet commercial pour se développer et répondre à l’objectif qui lui a été assignée. A cet effet, elle doit être ouverte à quiconque voudrait y ouvrir un compte. La différence viendra au moment de l’octroi des crédits, car les crédits aux projets des jeunes seront accordés à des taux d’intérêt préférentiels et les autres à des taux ordinaires appliqués par d’autres banques. Il a été également recommandé de trouver des mécanismes d’alimentation régulière du Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement (FIGA) qui garantit le remboursement de ces crédits accordés aux jeunes.