BUJUMBURA, 8 oct (ABP) – Le premier ministre burundais, M. Alain Guillaume Bunyoni (photo : à gauche), a reçu, le jeudi 8 octobre, le bureau exécutif de la Commission Vérité Réconciliation (CVR), conduite par le président de cette commission, M. Pierre Claver Ndayicariye (photo : au milieu).
M. Ndayicariye, a fait savoir que c’est une audience que la CVR a sollicitée auprès du premier ministre pour porter à sa connaissance des étapes déjà franchies par cette commission au cours de l’année 2020. Il a fait savoir que la CVR a informé le premier ministre que, de janvier à mai 2020, elle a œuvré principalement dans le périmètre de Gitega dans les communes Gitega, Giheta ; dans la province Karusi en commune Shombo, où il a été exhumé plusieurs fosses datant principalement de 1972, a-t-il dit.
Selon lui, la CVR a fait part au premier ministre des défis dont elle fait face au niveau des moyens matériels, financiers, des ressources humaines, des moyens de déplacements ; de là, au niveau de tout l’accompagnement psycho-traumatique qui peut affecter les commissaires, les cadres et agents de la CVR, a-t-il soulevé. Cet encadrement psycho-traumatique, comme il l’a fait remarquer, concerne aussi les populations qui ont perdu les leurs.
Actuellement, a-t-il indiqué, la CVR mène ses activités en province Makamba depuis 5 semaines. Les ossements déjà trouvés à Gitega, Rumonge, Makamba constituent un nombre important. Il a relevé la nécessité de conserver provisoirement tout ce qui a été trouvé dans ces fosses « parce que ça fait partie des archives de la CVR, de la mémoire collective et communautaire ».
M. Ndayicariye a aussi indiqué que la CVR a abordé cette question de conservation avec plusieurs facettes « parce que on a à gérer la paix, la sécurité et la cohabitation pacifique de la communauté en visant la vérité au service de la réconciliation. Notre pays a besoin d’édifier les piliers d’une véritable paix, d’une réconciliation solide pour que les enfants qui naissent aujourd’hui et demain puissent vivre mieux par rapport à nous ».
Le président de la CVR a ajouté que cette commission va solliciter d’autres audiences et les étendre au Sénat, à l’Assemblée nationale, à la Présidence de la République et à la Vice-présidence. Car, selon lui, cette commission « remplit une mission de portée nationale » et aimerait qu’elle soit « accompagnée politiquement et diplomatiquement en valorisant son statut protocolaire, sécuritaire à la hauteur des missions que la loi a définies au niveau de cette commission ».