L’institution de l’ombudsman présente son rapport annuel d’activités au parlement

BUJUMBURA, 23 avr (ABP) – L’Ombudsman burundais, M. Edouard Nduwimana (photo), a présenté mercredi 22 avril 2020 à l’hémicycle de Kigobe son rapport annuel d’activités réalisées en 2019, a constaté l’ABP sur place.

L’ombudsman burundais a indiqué que son institution a reçu beaucoup de plaintes entre des citoyens et l’administration. Du 1er janvier au 31 décembre 2019, l’institution dénombrait au total 274 dossiers de plaintes avec environ 2750 plaignants, ce qui signifie qu’un seul dossier peut concerner des centaines de plaignants, a-t-il expliqué. Au total, a-t-il ajouté, 197 dossiers ont été jugés recevables dont 86 déjà clôturés et 111 autres sont en cours de traitement.

Parmi ces dossiers complètement clôturés, l’ombudsman a cité quatre cas emblématiques. Le premier dossier est celui en rapport avec la plainte des fournisseurs des plants fruitiers. Ceux-ci avaient saisi l’institution de l’ombudsman en 2013 mais l’analyse de cette plainte avait été clôturée en 2019. Le deuxième cas concerne la plainte de plusieurs dizaines de familles de la localité de Kizina en commune Gihanga, province Bubanza. Celles-ci avaient saisi l’ombudsman contre le ministère en charge de la justice en rapport avec l’exécution du jugement RCA 1145.

Le troisième dossier est celui des 26 plaignants de l’Hôpital Prince Régent Charles qui viennent d’être réintégrés suite à l’intervention personnelle du président de la République. Le quatrième cas concerne un dossier traité ensemble avec la Commission nationale des terres et autres biens (CNTB). Il s’agit d’une plainte d’un citoyen contre l’occupation de sa propriété par des déplacés intérieurs. Ceux-ci ont consenti à libérer le terrain après les échéances électorales au mois d’août 2020, a ajouté M. Nduwimana.
            Dans l’optique de rapprocher les administrations publiques et le citoyen, l’ombudsman a fait savoir qu’au total, 14 descentes en communes réparties sur différentes provinces, ont été effectuées, tandis que 10 autres ont été effectuées dans le cadre des relations avec les autres institutions.

Quant au contrôle du fonctionnement des administrations, une descente a été effectuée au sein du Fonds national d’investissement communal (FONIC), afin de s’enquérir de la situation de cette institution relativement à ses missions et attributions légales, a indiqué M. Édouard Nduwimana. Il a ajouté que dans ce contexte de la bonne gouvernance, des ateliers de sensibilisation sur le devoir de recevabilité ont été organisés à l’endroit des différentes administrations, notamment les juridictions de base ainsi que les administrations personnalisées au haut niveau.

L’institution de l’ombudsman a également effectué des missions à l’étranger, surtout dans le cadre de la coopération avec les autres institutions ayant la même vocation et de la visibilité de notre pays, a précisé M. Nduwimana. Ces missions, a-t-il ajouté, principalement conduites dans des pays africains, ont été des opportunités pour informer les différents interlocuteurs sur la situation réelle qui prévaut dans le pays.
            Quant aux défis rencontrés, M. Nduwimana a précisé que l’institution de l’ombudsman de la République fait face à des difficultés de fonctionnement liées à l’insuffisance du budget par rapport aux missions lui assignées. Par conséquent, a-t-il expliqué, il n’est pas possible d’ouvrir de nouvelles antennes régionales ou provinciales comme recommandé par les parlementaires. Un autre défi, selon l’ombudsman, est que certains administratifs ne tiennent pas compte de ses recommandations qui, dès lors, restent sans effet.
            Après avoir remercié l’ombudsman burundais pour la présentation de ce rapport annuel, le président de l’Assemblée nationale, M. Pascal Nyabenda, a voulu savoir s’il n’y a pas des gens qui confondent la mission de l’institution de l’ombudsman à celle de la justice. M. Nduwimana a répondu que parmi les réclamants qui portent plainte auprès de l’ombudsman, presque 60% des dossiers relèvent de la justice, signalant que son institution reçoit les dossiers dont le jugement a été clôturé au niveau de la justice mais qui attend sa mise en application. Les parlementaires sont revenus sur la plainte des adventistes du septième jour. L’ombudsman a dit qu’il est au courant de ce dossier. Ainsi, Il appelle les responsables des confessions religieuses à prendre le devant dans la résolution de leurs conflits internes.

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