KAYANZA, 23 juil (ABP) – Le gouverneur de la province Kayanza (nord du Burundi), Colonel Rémy Cishahayo (photo), met en garde qu’il ne laissera jamais libre cours à la corruption, à la fraude et aux malversations économiques dans sa province car, explique-t-il, ces pratiques nuisent au développement du pays du fait qu’elles empêchent la réalisation des projets de développement.
Le gouverneur Cishahayo l’a indiqué dans une réunion tenue mardi en ville de Kayanza à l’intention des responsables de différents secteurs de la vie. Il appelle la population de cette province à dénoncer tout cas de corruption, de fraude et de malversations pour que ces dernières puissent être éradiquées.
Selon lui, la lutte contre la corruption nécessite l’implication de tout un chacun car elle enrichit une poignée de gens et nuit au développement intégral du pays. De plus, la corruption déshonore le récepteur du fait que ce dernier perd la parole devant le corrompu, a-t-il poursuivi déplorant le nouveau comportement des jeunes qui, dès qu’ils décrochent le travail, rêvent avoir la même richesse que ceux qui passent 20 ans au service. Ainsi, pour s’enrichir rapidement, ces jeunes font recourt à la fraude.
Il a précisé que celui qui sera surpris en train de recevoir la corruption ne sera pas emprisonné mais remis au ministère auquel il travaille. Il va ensuite demander aux autorités de ce ministère de ne plus envoyer son employé dans sa province. Cette mesure sera vulgarisée même jusqu’aux services sécuritaires œuvrant en province de Kayanza.
Pour cette autorité provinciale, la corruption est la principale cause du sous-développement. A titre exemplatif, il a déploré le cas des personnes qui importent des produits et qui, au lieu de s’acquitter des impôts, contournent les services de l’Office burundais des recettes (OBR). “Vaut mieux mourir que cautionner la corruption”, a-t-il renchéri précisant que les corrupteurs et les corrompus n’ont plus de place en province Kayanza. Il a averti par ailleurs que celui qui sera attrapé en flagrant délit n’aura pas à faire arme de son appartenance ethnique, genre, politique ou régionale.
Par la même occasion, il a fait un clin d’œil aux fraudeurs tout en signalant que ces derniers ne sont pas loin des assassins car ils constituent une entrave à la réalisation de différents projets de développement.
Quant aux malversations économiques, il a signifié que ce sont toutes ces gens qui participent à la mauvaise gestion et à l’utilisation inappropriée des biens publics tels que les véhicules, les téléphones de bureau, et autres. En plus de cette catégorie s’ajoute, selon toujours le gouverneur de Kayanza, ceux enregistrant des retards dans l’accomplissement des missions leur confiées mais qui sont les premiers à réclamer la majoration de leur salaire. “Ce n’est pas seulement mon affaire en tant que gouverneur de province, de l’administrateur communal ou du commissaire de police, c’est une lutte de tout un chacun, raison pour laquelle vous devez veiller à ce qu’ils ne continuent pas à faire chuter le pays”, a-t-il conclu.