GITEGA, 27 juil (ABP) – La ministre de la Justice, Mme Jeanine Nibizi (photo), fait savoir que ses priorités dans l’administration judiciaire sont de rendre une justice équitable aux justiciables, a-t-elle déclaré vendredi le 24 juillet 2020, à l’issue d’une réunion qu’elle a tenue, à huit clos, dans les locaux de Helena Hôtel de Gitega (centre du Burundi), à l’intention des cadres dudit ministère, des responsables des cours et tribunaux ainsi que ceux des parquets de tous les niveaux.
Récemment nommée à la tête de ce ministère, Mme Nibizi a fait savoir que cette réunion visait la prise de contact avec le personnel essentiel en vue de susciter un climat d’entente dans le milieu de travail.
A cet effet, la ministre de la Justice a indiqué qu’elle va s’impliquer pour redorer l’image de la justice, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Ce regain de confiance contribuera à l’impulsion du développement socio-politique du pays, a-t-elle précisé.
Pour y arriver, elle a fait savoir qu’elle mènera un combat sans merci contre la corruption et le favoritisme. La mise en place d’une justice de proximité sera aussi sa priorité pour que les procès soient rendus dans un temps réel, a-t-elle souligné.
La ministre Nibizi ne ménagera aucun effort pour réduire les effectifs de la population carcérale car, a-t-elle fait remarquer, il y a des gens qui croupissent dans des prisons sans que leurs procès soient tranchés.
« Ces gens ne peuvent pas bénéficier de la grâce présidentielle ou de la libération conditionnelle », a-t-elle signifié, avant de préciser qu’elle a donné aux juges un délai de deux mois pour vider les dossiers pendants.
Dans cette même optique, elle a fait savoir qu’elle va initier le paiement d’une amende comme une alternative à l’emprisonnement.
La ministre de la Justice, Mme Jeanine Nibizi |
La ministre Nibizi a également indiqué qu’elle envisage la réduction des moyens que l’Etat engage dans le fonctionnement des prisons par l’initiation des activités qui génèrent des profits aux prisons. Elle a cité notamment l’exécution, par les prisonniers condamnés, des travaux d’intérêt public.
« On ne peut pas nourrir des gens aptes sans qu’elles ne produisent. C’est une dépense abusive », a regretté la ministre Nibizi.
En matière de procès concernant une affaire civile, la ministre de la Justice a fait savoir qu’elle a recommandé une implication des juges pour que de tels procès ne soient plus dilatoires. « Cela crée un malaise social et le retrait de la confiance des justiciables en la justice », a-t-elle expliqué. Par ailleurs, la ministre Nibizi a révélé qu’elle préconise de faire un renforcement des capacités aux juges des juridictions inférieures, l’actualisation des lois, ainsi que le suivi attentif des procès engageant l’Etat et celui des dossiers se rapportant aux titres fonciers.