BUJUMBURA, 3 juil (ABP) – « Nos différences sont plutôt une richesse au lieu d’être une raison pour s’entredéchirer », a déclaré le doyen de l’Institut supérieur de Commerce (ISCO), M. Aloys Misago (photo).
Il s’exprimait, mardi 30 juin 2020 au campus Rohero de l’Université du Burundi (UB) à l’occasion d’une Conférence organisée par l’UB en partenariat avec l’Atelier Ecole de la foi, Caritas Burundi sur Financement du Diocèse Rottenburg stutgatt (Allemagne), et placée sous le thème « Accepter la diversité ».
Dans son allocution de circonstance, le directeur de la recherche et des innovations à l’UB, le Dr Tatien Masharaba a demandé aux organisateurs de ce grand rendez-vous scientifique d’envisager, pour plus de visibilité d’impact dans la société, la production des actes de cette conférence pour publication d’un numéro spécial dans l’un des journaux de l’UB. Il a par ailleurs fait savoir que cette conférence va, sans doute, déboucher sur des conclusions pratiques de nature à permettre une bonne valorisation des acquis de la diversité dans toutes ses dimensions
Le doyen de l’ISCO a, quant à lui, mentionné que ladite conférence a été organisée, après avoir constaté que dans l’histoire du Burundi le fait de ne pas être le même au niveau de l’apparence physique conduit les humains à se considérer totalement différents. L’organisation de cette conférence vient prouver que l’homme est le même car, selon lui, les recherches anthropologiques actuelles montre que l’homme et identique dans le monde entier et que des différences sont minimes.
Les recherches, a-t-il ajouté, montrent que la différence entre les humains représente seulement de 0,1% alors que 99, 9% des humains à le même héritage biologique. M. Misago a en outre fait remarquer que la conférence a été organisé dans le sens de prouver que les burundais devraient travailler ensemble sans discrimination pour le développement du Burundi.
Il a par ailleurs indiqué qu’aujourd’hui les pays qui ont accepté la diversité sont actuellement des puissances. A ce propos il donné l’exemple de l’Afrique du sud qui est l’une puissance économique de l’Afrique, dans ce pays, plus de trois millions de personnes sont étrangères. Il a cité également l’exemple de Doubaï qui se développe « à pas de géant » où 85% des habitants sont des expatriés c-à-dire qui sont venus d’ailleurs ce qui veut dire que 15% seulement les natifs de Doubaï. Aux Etats-Unis, la 1ère puissance économique du monde, le pays compte pratiquement des gens venus de partout au monde, a-t-il ajouté. Le professeur Misago a fait remarquer que la région des grands lacs est une région des migrations c’est-à-dire que la plupart des gens sont venus d’ailleurs.
Cependant, a-t-il éclairé, ce que les autres n’ont pas les Burundais, eux, le possèdent. En comparaison avec le Cameroun, où on trouve des gens de différentes ethnies qui vivent dans différents villages avec des langues différentes, les burundais ont la même langue et culture, la même religion et la même histoire. Suite de cela, le Burundi est un modèle d’intégration des différents peuples, un tout historique qu’il faut garder très jalousement.
Le Burundi a, jadis, connu des problèmes de discrimination qui ont été occasionnés par la colonisation, mais aujourd’hui, c’est un moment de dire qu’ils sont les mêmes et doivent construire ensemble la nation burundaise. Les étudiants de l’Université du Burundi ont voulu savoir si la Constitution du Burundi et l’accord d’Arusha qui prévoient les quotas ethniques dans les postes politiques ne serait pas signe que cette diversité aurait été difficile à digérer. Pour le professeur Misago, les accords d’Arusha est un mal nécessaire car, les burundaises s’entredéchiraient entre eux et pour pouvoir les remettre ensemble il a fallu donner des postes par rapport à l’appartenance ethnique. Selon lui, c’était juste pour calmer les burundais, et reste confiant que dans l’avenir la considération ethnique dans tel ou tel poste laissera la place à la compétence et à la dignité humaine a-t-il martelé.