BUJUMBURA, 22 juin (ABP) – La coalition pour l’éducation pour tous « Bafashebige » en partenariat avec Action Aid Burundi a organisé jeudi le 21 juin, à Bujumbura, un atelier de réflexion sur l’engagement national pour la reconstitution des ressources nationales en faveur de l’éducation.
La directrice de l’Enseignement fondamental, Mme Malysie Hatungimana (photo : au milieu), a, au nom de la ministre en charge de l’Education, signifié que l’ambition de garantir l’accès, l’équité et l’exclusivité ainsi que l’éducation publique de bonne qualité offrant les possibilités d’apprentissage pour tous tout au long de la vie, fait peser une pression très forte sur le financement public de l’éducation dans un contexte macroéconomique défavorable et de contrainte budgétaire. Certes, a-t-elle reconnu, des réformes sont en cours dans l’objectif de réduire une partie des « niches de gaspillages » de ressources humaines estimées entre 38% et 29% en 2017, selon le Rapport d’état du système éducatif national (RESEN).
Par ailleurs, a-t-elle déploré, les analyses faites sur le secteur burundais de l’éducation montrent que des milliers d’enfants restent en dehors du système éducatif et que la qualité de l’éducation reste une source d’inquiétude pour tous les acteurs. Face aux besoins croissants de financement pour mettre en œuvre les objectifs de l’éducation dans toute leur ampleur, il est important, a dit Mme Hatungimana, de mettre au centre de la stratégie de réponse, le développement des recettes qui permettraient de financer les dépenses en progression constante. Or, a-t-elle souligné, les objectifs aussi ambitieux ne peuvent être atteints sans l’augmentation constante des financements intérieurs.
Ainsi, a-t-elle insisté, l’augmentation des ressources nationales et leur stabilité à long terme pour financer l’éducation est un défi qui appelle les contributions de tous les acteurs du développement. La directrice de l’Enseignement fondamental a, à cette occasion, révélé que le ministère de l’Education et de la Formation technique et professionnelle est en train de finaliser son plan de l’éducation et de préparer une requête de financement au partenariat mondial de l’éducation en vue de son financement pour la période 2018-2020. Le Burundi capitalise donc sa requête sur des efforts déjà consentis dans ce secteur car, il consacre déjà environ plus de 30% du budget national de 2017, a-t-elle fait savoir.
Le représentant légal de cette coalition, qui œuvre pour une éducation pour tous, Me Jean Samandari a, pour sa part, invité le gouvernement à scruter d’autres sources de financements innovants notamment la fiscalité progressive et une intensification de la collecte des ressources intérieures pour réaliser l’ODD 4 d’ici à 2030, seul moyen d’assurer un financement durable des systèmes éducatifs qui garantissent à tous, y compris les pauvres et les marginalisés, une éducation gratuite de qualité.
Les participants à cet atelier qui a été financé par le réseau africain pour l’éducation pour tous (ANCEFA) dont le siège est à Dakar, ont recommandé entre autres de diversifier la base imposable, de limiter les exonérations et faire un suivi régulier, d’assurer une gestion rigoureuse des ressources disponibles, de favoriser les conditions de coopération intérieure et extérieure, de diversifier la gamme de produits d’exportation dans le domaine agricole et de poursuivre le processus d’harmonisation des salaires.