BUJUMBURA, 6 déc (ABP) – Les milieux universitaires connaissent des cas de Violences basées sur le genre (VBG), selon M. Jean Paul Nshimirimana (photo : 3ème à partir de la droite), étudiant de la faculté de Droit à l’Université du Burundi, qui participait à une journée d’information et de sensibilisation des étudiants/es sur la thématique Violences basées sur le genre, organisée ce jeudi 6 décembre 2018 par le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à l’université du Burundi.
M. Nshimirimana, qui est également représentant légal de l’Association des volontaires pour la sensibilisation, promotion des droits et de développement durable (AVSPDD) cite, en guise d’exemple, le cas des étudiantes qui tombent enceintes de leurs camarades de classe et qui ensuite se retrouvent rejetées par ces derniers et obligées d’élever seules leurs enfants. « Pour moi, cela est une violence basée sur le genre », précise-t-il, soulignant que le cas des professeurs qui exigent des faveurs sexuelles à leurs étudiantes rentre dans la même catégorie de violences.
Il est vrai, selon le représentant légal de l’AVSPDD, que l’université met à la disposition des étudiants/es des préservatifs pour se prévenir des grossesses non désirées et des infections sexuellement transmissibles (IST), conséquences des VBG, mais cela ne suffit pas car ils ne sont pas suffisamment informés sur leur utilisation et leur conservation, raison pour laquelle la sensibilisation est nécessaire.
« Il faut une sensibilisation qui met un accent particulier sur la lutte contre les VBG, c’est-à-dire qui informe les étudiants/es sur leurs droits et devoirs, et particulièrement sur la loi portant prévention, protection des victimes et répression des violences basées sur le genre au Burundi », renchérit-il.
D’après Mlle Janvière Uwizeyimana, étudiante en faculté de Droit, en matière de lutte contre les VBG, la loi portant prévention, protection des victimes et répression des violences basées sur le genre au Burundi constitue en elle-même une avancée, mais la culture burundaise constitue une barrière à sa mise en œuvre. « L’éducation transmise aux filles à travers les valeurs et pratiques burundaises ne facilitent pas la prise de conscience de leurs droits. Il y a des femmes qui ne s’y intéressent même pas », explique-t-elle, soulignant qu’il n’est pas rare de trouver des femmes diplômées en Droit et engagées dans la défense des droits des femmes mais qui, sous leur toit conjugal, sont des victimes passives des VBG.