BUJUMBURA, 18 mars (ABP) – L’Université du Burundi, en collaboration avec le Centre burundais pour la lecture et l’animation culturelle (CEBULAC) a organisé mardi le 17 mars au campus Mutanga de Bujumbura, les festivités de célébration de la journée internationale de la langue maternelle, a-t-on constaté sur place.
Dans son discours de circonstance, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, M. Gaspard Banyankimbona (photo : au milieu), a fait savoir que le Kirundi est une fierté pour le pays, en ce sens qu’il véhicule la culture, l’éducation et les mœurs du pays. C’est ainsi qu’il a demandé aux chercheurs de donner des orientations visant à préserver le Kirundi, et surtout de le faire rayonner sur le plan régional et international.
M. Banyankimbona se réjouit que le projet de lancer l’académie du Kirundi est prévu pour cette année 2020 et estime que ça sera une valeur ajoutée et complémentaire aux différents chercheurs qui auront un espace favorable pour leurs recherches. Selon toujours lui, la journée internationale de la langue maternelle est une occasion de reconnaitre l’importance du Kirundi qui a longtemps été méprisée en faveur des langues étrangères.
Le ministre Banyankimbona a en outre précisé que le Kirundi est l’un des facteurs de l’unité et de développement des Burundais. C’est ainsi qu’il a estimé que cette journée ayant regroupé différents chercheurs et spécialistes en langues va permettre de recueillir des idées pouvant, en quelque sorte, permettre la revalorisation du Kirundi. Les conférenciers ayant développé différents thèmes ont démontré que le Kirundi est une langue qui se suffit au même titre que d’autres langues, contrairement à certaines affirmations gratuites estimant qu’il est pauvre. Le professeur à l’Université du Burundi, Dr Denis Bukuru a dans son exposé montré que le Kirundi est une langue qui est sémantiquement riche. C’est ainsi qu’il a partagé les résultats de son expérience et a soulevé quelques erreurs et fausses illusions qu’ont les Burundais. Il s’inscrit en faux contre ceux qui disent que le Kirundi est une langue ayant un vocabulaire pauvre, à tel point qu’il ne peut pas avoir des concepts techniques et scientifiques. Le Kirundi peut être une langue de rédaction et de recherche comme tant d’autres langues, car des mémoires universitaires rédigés en Kirundi et autres œuvres peuvent en être témoins, a-t-il dit. L’utilisation des emprunts, tout en respectant les structures grammaticales du Kirundi peut aussi contribuer à l’enrichissement du vocabulaire Kirundi et dans sa promotion, a-t-il poursuivi. Pour M. Bukuru, le secret ignoré jusqu’ici est que tous les pays qui ont atteint un stade considérable au niveau du développement sont ceux qui dispensent les enseignements dans leurs langues maternelles. Tous les pays développés ont d’abord privilégié leurs langues maternelles, a-t-il précisé.