BUJUMBURA, 23 oct (ABP) – La pandémie du Covid-19 a touché les activités des entreprises et les conditions de vie des ménages au Burundi, selon les résultats de la 1ère vague de l’étude sur l’impact de cette pandémie rendus public par le directeur général de l’Institut de statistiques et d’études économiques du Burundi (ISTEEBU), M. Nicolas Ndayishimiye (photo : au podium). Il a signalé que les données ont été collectées au moyen des interviews téléphoniques dans la 2ème semaine du mois d’août 2020.
Au niveau des entreprises, il a précisé qu’environ sept sur dix ont déclaré avoir été touchées par les effets de la pandémie, se traduisant par une baisse des ventes, des difficultés d’accès aux intrants et des difficultés de trésorerie. M. Ndayishimiye a aussi signalé que 61% des entreprises ont déclaré que la demande de leurs biens et services a sensiblement baissé et que 29% des petites entreprises et unités de production informelles pensent que leurs ventes vont baisser dans trois mois prochains.
Face à ces défis, les entreprises ont déclaré avoir pris des mesures afin d’atténuer les effets de la pandémie sur leurs activités et de protéger leurs employés. Il s’agit de la réduction des heures de travail, l’augmentation de l’utilisation de l’internet et l’utilisation du téléphone pour certaines commandes.
Le directeur général a également indiqué que selon les résultats de cette 1ère vague, 13,6% des grandes et moyennes entreprises ont besoin de la réduction/exonération des taxes, 16,9% ont besoin du report de paiement de prêt ou suspension des intérêts sur les prêts et 11% ont besoin d’un transfert monétaire. Quant aux petites entreprises et unités de production informelle, 30,2% ont besoin de prêts à des taux d’intérêt subventionnés et 25,8% veulent accéder à de nouveaux crédits, alors que 25,2% ont besoin du refinancement des dettes.
Au niveau des ménages, M. Ndayihimiye a fait savoir que plus de sept ménages sur dix, soit 70,3% des enquêtés, ont connu une baisse du revenu total tiré de l’entreprise familiale non agricole. Plus de la moitié des ménages, soit 55,1%, se sont inquiétés de ne pas avoir suffisamment de nourriture. 46,0% des ménages ont dû sauter un repas parce qu’il n’y avait pas assez d’argent ou d’autres ressources pour acheter la nourriture, tandis que 58,6% des ménages sont optimistes quant à l’amélioration de leur bien-être dans les douze prochains mois.
Le directeur général de l’ISTEEBU a en outre lancé un appel vibrant à tous les ménages et à toutes les entreprises concernés et ciblés par cette enquête de faciliter le travail du personnel de l’ISTEEBU pour les deux autres vagues restantes qui auront lieu au cours des mois d’octobre et novembre de 2020.