BUJUMBURA, 17 déc (ABP) – Le Burundi participera au prochain sommet des chefs d’Etat de l’EAC prévu le 27 décembre 2018 à Arusha en Tanzanie, a déclaré samedi le 15 décembre 2018 la ministre burundaise en charge des Affaires de l’EAC (East African Community), Mme Isabelle Ndahayo.
Le Burundi avait été à l’origine du report du sommet convoqué fin novembre 2018 parce qu’il n’avait pas répondu présent suite aux violations des procédures d’invitation par la présidence de l’EAC, a rappelé la ministre Ndahayo au cours d’une conférence-débat animée par les porte-paroles des institutions burundaises. C’est le pays qui est invité et le président de la République, M. Pierre Nkurunziza, pourra déléguer ses collaborateurs ou y participer personnellement s’il le juge nécessaire afin
de défendre les intérêts du Burundi, a renchéri M. Jean Claude Karerwa (photo : 3ème à partir de la gauche), porte-parole du président Nkurunziza.
La secrétaire nationale chargée de l’information et de la communication, Mme Nancy Ninette Mutoni (photo : à droite), a indiqué que le parti CNDD-FDD a accédé à la direction du pays par voie démocratique à l’issue des élections. D’après elle, le CNDD-FDD ne soutient pas l’accès au pouvoir par force. Elle faisait allusion au contenu de la correspondance du président ougandais, M. Yoweri Kaguta Museveni, médiateur dans le conflit burundais au président Burundais, M. Pierre Nkurunziza, dans laquelle il dit que ce parti est arrivé au pouvoir grâce aux négociations et non par une victoire militaire. Le porte-parole du gouvernement, M. Prosper Ntahorwamiye (photo : 2ème à partir de la gauche), a dit que le dialogue inter burundais extérieur n’est pas encore terminé.
L’Office du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, ouvert en 1995 au Burundi pendant la guerre, vient d’être fermé parce qu’il n’est plus nécessaire dans une situation de paix, selon plusieurs autorités burundaises participant à la conférence des porte-paroles des institutions burundaises. L’Office avait été ouvert sur demande du gouvernement parce qu’il y avait une crise politique causée par le renversement du pouvoir en 1993. Il y avait beaucoup de violations des droits de l’homme, la Constitution avait été suspendue, faisant place à la Convention de gouvernement, a dit M. Ntahorwamiye. Aujourd’hui, a-t-il souligné, il y a la paix, les institutions de protection de la population sont là. Demander que ce bureau soit ouvert au Burundi serait un retour en arrière, a-t-il ajouté. Il a néanmoins dit que le Burundi, qui est membre de l’ONU, continuera à entretenir sa coopération normale avec les Nations Unies.
Le président de la CNIDH (Commission nationale indépendante des droits de l’homme), M. Jean Baptiste Baribonekeza, a précisé que ce bureau onusien est une assistance technique que seuls les pays qui rencontrent de graves problèmes demandent. Son objectif est d’aider notamment dans la création de certains organes nationaux comme la CNIDH, la Commission vérité et réconciliation (CVR), l’ombudsman, les organes de lutte contre la corruption. Et cela a été fait au Burundi.
Le conseiller principal à la présidence de la République du Burundi chargé de la communication, l’ambassadeur Willy Nyamitwe (photo : à gauche), a dit que le Burundi va porter plainte en Angleterre contre la radio BBC qui a fait un film mensonger qui ternisse l’image du Burundi en disant que les forces de sécurité torturent et tuent un à un des gens dans une maison située au quartier Kinindo de la ville de Bujumbura.
Au sujet des commentaires de certains gens selon lesquels la réouverture du dossier relatif à l’assassinat du président Melchior Ndadaye et certains de ses proches collaborateurs concernerait les gens d’une seule ethnie des tutsi, M. Ntahorwamiye a démenti cela. D’après lui, les personnes poursuivies sont de différentes ethnies, comme les victimes sont de différentes ethnies. Selon M. Karerwa, le procès ne pourrit pas. A tout moment, quand on constate qu’il y a eu une injustice dans un procès, la justice peut rouvrir le dossier judiciaire.
A propos du conflit entre le Burundi et le Rwanda, M. Karerwa a estimé qu’il serait souhaitable que la solution vienne des deux pays. Apparemment, le Rwanda a dépassé les limites, il faudra l’implication des pays de la région via l’EAC, l’Union africaine ou même porter plainte devant les instances habilitées, a-t-il précisé.