BUJUMBURA, 7 mars (ABP) – Le secrétaire générale de l’ONU, Antonio Gouterres (photo), a publié un message à l’occasion de la journée internationale des femmes célébrée le 8 mars 2018 sous le thème : « les progrès pour les femmes signifient des progrès pour tous », selon un communiqué du Centre d’information des Nations Unies reçu à l’ABP mercredi le 7 mars.
Selon le secrétaire général de l’ONU, le monde vit actuellement un moment décisif pour les droits des femmes. Les inégalités historiques et structurelles qui ont fait le lit de l’oppression et des discriminations n’ont jamais été dénoncées si unanimement.
Il a précisé que de l’Amérique latine à l’Europe en passant par l’Asie, sur les réseaux sociaux, les plateaux de cinéma, dans les usines et dans la rue, les femmes appellent à un changement durable et réclament la tolérance zéro à l’égard des agressions, de la discrimination et du harcèlement sexuels sous toutes leurs formes.
Antonio indique à travers ce message que le plus grand défi que le monde ait à relever en matière de droits fondamentaux est l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles.
Il a ajouté que le militantisme et la persévérance de générations de femmes ont porté leurs fruits. Le nombre de filles scolarisées, de femmes ayant un emploi rémunéré et de femmes occupant des postes à haute responsabilité dans le secteur privé, les milieux universitaires, la sphère politique et les organisations internationales, y compris l’ONU, n’a jamais été aussi élevé.
Selon Antonio, l’égalité des sexes est inscrite dans d’innombrables textes de loi, et les pratiques traditionnelles néfastes comme les mutilations génitales féminines et le mariage des enfants sont encore observés dans de nombreux pays d’où il nous reste de nombreux obstacles à franchir pour remédier aux inégalités ancestrales qui sont le creuset des discriminations et de l’exploitation.
Il a aussi souligné que dans le monde, plus d’un milliard de femmes ne sont pas protégées par la loi si elles venaient à subir des violences sexuelles dans leur foyer. L’écart de rémunération entre hommes et femmes est de 23 % à l’échelle mondiale. Il peut aller jusqu’à 40 % dans les zones rurales, et le travail non rémunéré que font de nombreuses femmes n’est pas reconnu.
Antonio invite le monde d’agir ensemble si non, des millions de filles subiront des mutilations génitales dans les dix années à venir.
Il a également précisé que là où des lois existent, elles sont souvent ignorées, et les femmes qui portent plainte sont discréditées, dénigrées et méprisées, et ce, dans des pays qui se félicitent de leur bilan en matière d’égalité des sexes.
Selon Antonio, l’Organisation des Nations Unies doit être un exemple pour le monde entier. C’est la raison pour laquelle elle travaille en étroite collaboration avec les pays du monde entier pour prévenir et combattre l’exploitation et les atteintes sexuelles commises par des membres du personnel des missions de maintien de la paix et pour venir en aide aux victimes.
Il a en outre signifié que l’Organisation des Nations Unies soutient les femmes du monde entier dans leur combat contre les injustices qu’elles subissent.
Il a signalé que l’autonomisation des femmes est au cœur du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Tout progrès dans la réalisation des objectifs de développement durable est un progrès pour toutes les femmes, partout dans le monde, ajoute-t-il. Il a poursuivi en précisant que l’Initiative Spotlight, lancée en partenariat avec l’Union européenne, vise à allouer des ressources à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, condition sine qua none de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes.
L’égalité des sexes, dit-il, est non seulement une question de respect des droits fondamentaux, mais un progrès pour nous tous, femmes et hommes, filles et garçons. Les inégalités et la discrimination dont sont victimes les femmes nous sont néfastes à tous.
Selon le secrétaire générale de l’ONU, il est prouvé depuis longtemps qu’investir dans les femmes est le moyen le plus efficace de dynamiser les communautés, les entreprises et même les pays. La participation des femmes rend les accords de paix plus solides, les sociétés plus résilientes, la croissance économique plus vigoureuse.
M. Antonio a terminé ses propos en demandant aux hommes d’écouter les femmes en appliquant deux principes : celui de la transparence et celui de la responsabilité.