BUJUMBURA, 24 jan (ABP) – Les personnes concernées par le travail de cartographie des interventions en nutrition sont appelées à s’impliquer et à faciliter la collecte des données. L’appel a été lancé mardi à Bujumbura par M. Ernest Niyokindi (photo : au milieu), chef de cabinet du 2ème vice-président de la République et point focal SUN (Scaling up nutrition-Mouvement mondial de renforcement de la nutrition) à l’issue de l’atelier de deux jours de lancement de la cartographie des parties prenantes et interventions nutritionnelle.
Les techniciens qui vont faire l’exercice de la cartographie ont été invités à bien faire l’identification et la collecte des données des intervenants et des interventions. Il les a rassurés qu’il restera à leurs côtés et leur fournira toute assistance nécessaire à l’accomplissement de cette tâche. M.Niyokindi a en outre remercié les bailleurs qui ont accompagné le Burundi dans cette entreprise dont UN-NetWork. Il a rappelé que l’exercice de la cartographie sera bénéfique pour le Burundi et qu’il permettra au gouvernement burundais d’avoir une idée claire et nette de qui fait quoi, où, quand et comment en la matière et de connaître l’état d’avancement de la lutte contre la malnutrition. La cartographie permettra aussi de connaître les régions nécessitant des efforts en termes d’interventions institutionnelles, mais aussi de savoir avec précision dans quelle zone ou région où orienter les intervenants potentiels et quelles interventions il faut y apporter.
Selon Mme Elisabeth Zanou (photo : 1ère à droite) du bureau de l’Unicef au Burundi, l’exercice de cartographie dans le secteur de la nutrition est un processus très important qui vient de commencer au Burundi. Des interventions se font depuis plusieurs années dans le domaine, mais l’enquête démographique et de santé 2017 (EDS2017) réalisée par l’ISTEEBU a montré qu’il y a encore beaucoup à faire. « Une fois finalisé, cet exercice de cartographie va nous permettre de revoir nos interventions afin d’espérer infléchir la prévalence de la malnutrition au Burundi », a-t-elle souligné.
Elle a invité tout le monde à participer réellement dans la collecte des données, à fournir les données disponibles à l’équipe technique qui va passer pour la collecte, afin d’avoir des données fiables et une cartographie fiable et réaliste.
Des remerciements ont été adressés à UN-NetWork pour son accompagnement technique tout en espérant que cet appui va continuer. Comme le problème de nutrition est multifactoriel, la réponse est multisectorielle, selon Dr Célestin Sibomana, conseiller chargé du secteur de la santé à la 2ème vice-présidence. Le mouvement mondial SUN auquel le Burundi a souscrit va l’aider à focaliser les efforts et les orienter vers une lutte commune contre la malnutrition. De la sorte, le Burundi aura une carte qui montre tous les acteurs intervenant dans la nutrition, les partenaires techniques, les organismes de financement, les catalyseurs, les intervenants au niveau sectoriels, les différents ministères, les organisations locales avec ce qu’ils font et dans quelle région, afin d’avoir de bons résultats en matière de nutrition et de sécurité alimentaire, a dit Dr Sibomana. D’après lui, toutes les régions du pays sont touchées par la malnutrition à des degrés divers et surtout dans les zones rurales et les interventions sont focalisées effectivement dans les zones par degré de priorité.
Parmi les actions menées dans la lutte contre la malnutrition, les intervenants ont notamment évoqué l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, la prévention des maladies par l’alimentation de compléments aux enfants âgés de six à 24 mois, le déparasitage pour les enfants de 12 à 59 mois, de cinq à 14 ans et des femmes enceintes. D’autres interventions relevées concernent les distributions des Moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MIILDA) aux ménages et le traitement préventif intermittent du paludisme sur grossesse (TPIg) des femmes enceintes.
En matière de l’eau, hygiène et assainissement (EHA), des Tip Tap sont mis en place en faveur des ménages n’ayant pas un endroit prévu pour le lavage des mains et une promotion des pratiques d’hygiène est faite à l’endroit de toute la population. Une supplémentation en vitamine A est destinée aux enfants âgés de six à 59 mois. Il a également été noté la prise en charge de la malnutrition aigüe modérée, la promotion et le renforcement de la sécurité alimentaire par la formation et la distribution de gros bétail aux agri-éleveurs, entre autres, les cantines scolaires, la promotion de la planification familiale à l’endroit des femmes de 15 à 49 ans.
Des actions se font également dans le domaine de l’aménagement du capital productif (bassins versant, marais). Des activités d’éducation nutritionnelles ciblant les mères d’enfants de moins de cinq ans, de dépistage de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans ainsi que de suivi et de promotion de croissance (pesées mensuelles) ont été également menées.