M. Adelin Ntanonga au micro à côté de M. Apollinaire Nishirimbere

BUJUMBURA, 4 avr (ABP) – La mobilisation des ressources intérieures est un sujet d’actualité et une préoccupation de tous les acteurs de développement, a déclaré mardi le 3 mars 2018 à Bujumbura, M. Adelin Ntanonga (photo : à droite), directeur des politiques et programmes à l’ONG Actionaid, à l’occasion d’une conférence-débat sur le rôle des journalistes et des médias dans la mobilisation des ressources internes, co-organisée par l’ONG Actionaid et l’association Initiative citoyenne pour l’environnement et le développement durable (ICED). Il a, à cette occasion, indiqué que les effets combinés de la crise économique et financière internationale ont mis à rude épreuve les capacités des Etats en développement pour collecter des ressources suffisantes, en vue d’investir dans la fourniture des services publics et dans les interventions économiques porteuses de la croissance économique.

Le Burundi, a-t-il ajouté, a longtemps compté sur les donateurs et sur les prêts pour financer son développement. Cependant, il se rend compte qu’aujourd’hui, le marché ne fonctionne plus de manière optimale pour générer des recettes stables, tandis que la solidarité internationale continue à s’effriter, a-t-il poursuivi. Pour ce faire, M. Ntanonga a expliqué que le gouvernement du Burundi et ses partenaires sont de même avis que l’un des canaux durables pour générer des ressources budgétaires est de mobiliser les ressources fiscales internes. C’est la meilleure voie qui permet de rendre l’Etat capable de fonctionner et d’investir dans des services publics dont la population a besoin.

Selon M. Ntanonga, des pratiques troublantes minent la crédibilité des gouvernements et les capacités de leurs Etats à canaliser des ressources suffisantes pour leur développement. Des recherches conduites à l’échelle de plusieurs pays, a-t-il révélé, mettent en outre en évidence des défis majeurs de notre temps pour toutes les administrations fiscales. C’est notamment celui qui est lié à la fuite des ressources imposables. En effet, a-t-il déploré, des sociétés écran anonymes et des élites puissantes ne cessent de s’aménager des espaces légaux ou de développer des techniques permettant de drainer des milliards de dollars en provenance des pays les plus pauvres du monde vers des paradis fiscaux, implantés à travers le monde.

Pour sa part, le représentant légal adjoint de l’ICED, M. Apollinaire Nishirimbere (photo : à gauche), lance un appel vibrant à toutes les parties prenantes, notamment le gouvernement du Burundi, à financer une enquête indépendante pour voir si l’Etat ne serait pas en train de perdre de l’argent pour ces paradis fiscaux, évasions ou fraudes fiscales, exonérations fiscales inutiles ou autres pratiques fiscales nuisibles effectuées par les sociétés Offshore et autres. M. Nishirimbere a, en outre, appelé le gouvernement du Burundi à soutenir les efforts de certaines associations diffusant des messages encourageants l’indépendance financière par la fiscalité et l’éducation civique fiscale au Burundi.

Par ailleurs, il a fait remarquer que, seuls les taxes et impôts peuvent efficacement financer le développement du pays. Les aides étrangères, sont, selon lui, parfois des cadeaux empoisonnés. Pour lui, seule la fiscalité peut définir la souveraineté et l’indépendance d’un pays. Elle joue également un rôle prépondérant dans la définition de certaines libertés, dont la liberté d’expression et autres droits fondamentaux, a-t-il conclu.

Photo de famille après les cérémonies

 

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