Promotion de la masculinité positive pour l’harmonie au foyer

BUJUMBURA, 23 mars (ABP) – Une stratégie de communication pour le changement de comportement en faveur de la masculinité positive au Burundi a été validée vendredi à Bujumbura.

Selon le Pr Pierre Claver Seberege (photo) qui vient d’élaborer cette stratégie et de mener l’enquête commanditée par l’ONUFEMMES sur cet aspect, la masculinité positive est l’ensemble de comportements caractérisant l’homme, qui sont favorables à la complémentarité avec la femme. Il a fait savoir que la stratégie vise l’harmonie au niveau du foyer. Elle veut promouvoir les valeurs positives de la société traditionnelle burundaise, les valeurs positives de l’homme, le comportement positif de l’homme vis-à-vis de la femme, le changement de comportement des hommes en vue d’une meilleure cohabitation avec les femmes, ce qui conduit à la concorde sociale, à la complémentarité, au bien-être et au développement du foyer. Ce n’est pas le renversement des valeurs où la femme domine  l’homme qui est recherché, a-t-il souligné.  

Vue partielle des participants

Pour M. Seberege, des changements certains sont en train de s’effectuer. Ces études et stratégie sur cet aspect se placent dans ce cadre de changement. Beaucoup de textes et de cadres au niveau national, régional et international s’inscrivent également dans cette perspective de changement. Mais le constat est que toutes les actions qui ont été menées pour la promotion de la femme aboutissent à des résultats un peu mitigés. Alors que l’homme doit changer, peu d’actions ont été menées vers lui.

            Le changement concerne tout le monde, toute la société. Un homme ne peut pas changer si son entourage  ne change pas. Sinon, il sera l’objet de moqueries de la part des autres hommes et des femmes. Les hommes déjà engagés, qui ont des comportements positifs, ne discriminent pas les femmes, aident les femmes à faire le ménage, s’occupent des enfants et qui ne vont pas au bistrot sont mal vus par les autres hommes. Quand l’homme balaie, il y a ceux qui se moquent, y compris les femmes. Il faut également que les regards changent, selon le Pr Pierre Claver Seberege.

Certains traits culturels comme ces proverbes qui empêchent les femmes d’avancer « la poule ne peut pas chanter quand le coq est là », « en cas de pénurie de l’eau, le peu qu’il y a est réservé au taureau » sont à bannir. Par contre, il faut promouvoir d’autres traits positifs  qui montrent la nécessité de complémentarité, tels que « l’union fait la force », « sans les trois pierres qui constituent le fourneau traditionnel, on ne peut faire la pâte », « Ce sont deux personnes qui fondent le foyer ».

« C’est cette nécessité que nous voulons promouvoir, a dit Dr Seberege, précisant qu’il y a des valeurs positives comme l’intégrité et l’équité de l’institution d’Ubushingantahe. Ce sont des valeurs d’ordre général qui doivent  aussi régir les relations avec les femmes. Un homme intègre l’est aussi dans ses relations avec la femme », a-t-il martelé.  

L’enracinement de la  masculinité positive dépendra, en outre, d’une éducation des enfants au niveau du foyer et aux valeurs (positives) de la société traditionnelle, a-t-il noté.

Certains aspects culturels négatifs nous empêchent d’avancer pour atteindre les résultats de Beijing alors qu’il y a des aspects positifs à promouvoir pour l’égalité de genre, le développement du ménage et le développement du pays, selon Mme Scholastique Ntirampeba, spécialiste de programme à l’ONUFEMMES.   La mise en œuvre de la stratégie s’étendra sur cinq ans et requiert un montant de 1,2 milliard de FBu que le gouvernement burundais et l’ONUFEMMES auront à mobiliser.

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