Présentation des résultats préliminaires de la première étude sur les impacts de la pollution anthropique dans la ville de Bujumbura

BUJUMBURA, 21 août (ABP) – Le Centre de recherche en sciences naturelles et de l’environnement (CRSNE) de l’Université du Burundi, a organisé jeudi le 20 août 2020 dans les enceintes de la faculté des sciences, une conférence scientifique sur l’environnement qui a été animée par les enseignants chercheurs dudit centre, a constaté l’ABP sur place.

Cette conférence, qui s’inscrivait dans le cadre des activités du CRSNE du troisième jeudi du mois, était animée sous deux thèmes : « Impact de la pollution de la ville de Bujumbura sur la qualité de l’eau des rivières affluents du lac Tanganyika : Résultats préliminaires » l’autre thème était « Quels sont les facteurs influençant l’occurrence de Cubitermes palliceps dans les forêts Miombo au sud-ouest du Burundi ».

En marge de la présentation des résultats préliminaires issus de la première étude, le professeur Claver Sibomana (photo) de la faculté des sciences a fait savoir que ce projet de recherche a pour objectif d’évaluer l’impact de la pollution anthropique sur la qualité de l’eau et les communautés de macro-invertébrés des rivières qui traversent la ville de Bujumbura, pour une gestion durable des ressources en eau et de la biodiversité des rivières et du lac Tanganyika.

Quant aux techniques utilisées pour mener à bon port cette étude, le professeur Sibomana a fait remarquer que la méthodologie utilisée a tenu compte de deux techniques à savoir, l’usage des paramètres psycho-chimiques analysés selon le protocole expérimental de Rodier (2009) et l’étude des macro-invertébrés collectés dans quatre rivières traversant la ville de Bujumbura et qui ont fait l’objet de cette recherche, à savoir les rivières Kinyankonge, Ntahangwa, Muha et Kanyosha.

Claver Sibomana

Selon toujours M. Sibomana, la technique psycho-chimique consiste à étudier et analyser les constituants de l’eau tels que les sels minéraux, qui aident à déterminer l’état de l’eau suivant leur quantité dans cette dernière. En l’occurrence, il a été constaté que la rivière Kinyankonge est la plus polluée, d’où la disparition de certains macro-invertébrés vivant dans cette rivière, a-t-il souligné.

Pour les macro-invertébrés collectés dans ces quatre rivières qui se jettent dans le lac Tanganyika, a-t-il signifié, la recherche a montré que certains organismes sont capables de résister à la pollution, tandis que d’autres ne sont pas en mesure de s’y adapter et tendent à disparaître.

Concernant le deuxième thème présenté par Dr Déogratias Nduwarugira, il a souligné l’importance de comprendre l’adaptation écologique des organismes évoluant dans des milieux stressants, en vue de restaurer et gérer leurs habitats. Selon lui, l’objectif principal de cette étude effectuée dans la forêt de Rumonge était d’évaluer ce qui détermine la distribution des arthropodes du sol et qui jouent un rôle important dans le recyclage de la matière organique.

Les participants à cette conférence scientifique ont salué les efforts fournis par ces enseignants chercheurs du CRSNE et ont donné leurs contributions. Ils n’ont pas manqué de réclamer la continuité de ces recherches.

Le professeur Claver Sibomana a signalé avoir pris note des recommandations des participants en vue de l’innovation et l’amélioration des recherches pour arriver aux résultats finaux. Il a appelé de ce fait les citadins à prendre conscience de leurs activités qui polluent l’environnement, pour leur bien-être et celui des animaux aquatiques. Il a fait appel au maintien des écosystèmes écologiques tout en réduisant l’impact des activités anthropiques. Il a également demandé aux citadins d’éviter la pollution des eaux causée par le jet des déchets dans les caniveaux et les rivières qui traversent la ville de Bujumbura pour enfin se jeter dans le lac Tanganyika. Compte tenu de la variation de la pollution sur les quatre rivières qui ont été choisies selon leur situation géographique par rapport à la mairie de Bujumbura, le professeur Sibomana ainsi que ses collègues ont souligné qu’il y a des parties de la ville qui méritent plus d’attention dans le cadre des projets et actions en faveur de la protection de l’environnement en général, des rivières et du lac Tanganyika en particulier.

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