BUJUMBURA, 22 mai (ABP) – Les inventaires qui ont été déjà faits sur les plantes médicinales utilisées dans la médecine traditionnelle burundaise ont permis de dresser une liste de plus de 936 espèces que les tradipraticiens utilisent pour traiter différentes maladies et symptômes. Ces propos sont du professeur Marie Josée Bigendako (photo), expert en pharmacopée et environnement à la faculté des sciences de l’Université du Burundi (UB), à l’occasion d’un atelier-conférence sur les potentialités de la médecine traditionnelle organisé tout récemment par l’ONG Action de lutte contre la malaria (ALUMA) et l’UB.

Mme Bigendako a en outre indiqué que le nombre pourrait atteindre ou dépasser le chiffre de 1000 plantes médicinales, car il s’agit d’espèces bien déterminées, pendant qu’il y a d’autres espèces qui restent indéterminées et d’autres sans doute qui ne sont pas encore répertoriées. Selon elle, la diversité des écosystèmes confère au Burundi une flore aussi bien abondante que diversifiée. A l’instar de la flore du Burundi en général, la flore médicinale est aussi très riche et variée quoiqu’elle ne soit pas encore étudiée totalement. Ces plantes médicinales interviennent dans le traitement de plusieurs maladies dont celles à grande morbidité et mortalité comme celles du tube digestif, de la peau, sans oublier le paludisme.

Cependant, Mme Bigendako a notifié que l’efficacité de ces plantes n’est pas encore démontrée sauf pour quelques espèces. Pourtant, environ le quart des médicaments modernes sont dérivés de produits naturels, dont beaucoup ont d’abord été utilisés dans des thérapies traditionnelles. A ce stade, l’expert donne l’exemple de la quinine, extraite du quinquina, qui est le médicament reconnu comme le plus efficace contre la malaria.  Un autre exemple donné, à ce propos, et qui est connu est celui de l’artémisinine, extrait de l’Artemisia annua ou absinthe chinoise sucrée. Il constitue la base des médicaments les plus efficaces contre le paludisme mis au point actuellement.

Mme Bigendako a précisé qu’il y en a d’autres exemples venant des pays plus proches du Burundi et dont les espèces poussent aussi bien dans notre pays. Elle a cité l’Umuravumba (Tetradenia riparia), plante dans laquelle il a été découvert de nouveaux principes actifs servant d’antibiotiques et l’Umugoti (Sygygium parvifolium) qui est actuellement un médicament efficace contre les amibes. Ce professeur d’universités a également fait remarquer que beaucoup d’études sur les plantes médicinales ont été réalisées à l’Université du Burundi dans le but de mettre en évidence les espèces utilisées dans les traitements des maladies diverses et les principes actifs pouvant justifier leur utilisation.

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