KAYANZA, 9 oct (ABP) – Trois personnes de la colline Buyumpu en commune Kabarore de la province Kayanza (nord du Burundi) ont été, ce lundi le 8 octobre 2018, traduites en justice dans une audience publique de flagrance et ces dernières ont été accusées par le parquet de commettre trois infractions notamment l’assassinat d’un couple de la localité, l’amputation de certaines parties du corps du feu Daniel Ngendakumana qui a été décapité et dont sa tête est restée introuvable ainsi que la détention illégale des effets militaires. Toutes les trois ont écopé d’un emprisonnement à perpétuité avec 20.000.000 FBu de dédommagement moral en plus d’une contrainte par corps d’une année, a-t-on constaté sur place.

Sauf que M. Malachie Nsanzimana n’a pas nié qu’il détenait les tenues militaires de façon illégale, tous les comparants ont balayé d’un revers de main toutes les accusations. M. Nsanzimana a, quant à lui, expliqué que ces tenues militaires saisies à son domicile lui ont été données par un ami militaire dont il n’a pas cité le nom. Interrogé pour savoir pourquoi son chapeau a été découvert couvert de sang au lieu du crime, il a dit qu’il avait donné le chapeau à la victime comme cadeau.

Lazare Birorimana, vendeur de boisons à la frontière burundo-rwandaise, a été accusé par l’officier du ministère public d’avoir proféré des paroles menaçant de mort à la victime, qui curieusement selon le parquet, la victime est morte un jour après.

Samuel Nshimirimana a, quant à lui, été interrogé au sujet de sa présence dans les environs du lieu du crime alors que, craignant pour leur sécurité, tout le monde s’est résolu de rester enfermé chez eux. L’accusé a, pour se défendre, indiqué qu’en tant que chef de cellule, il était dans l’obligation de sortir pour se rendre compte de ce qui s’est passé, ce qui a étonné plus d’un parce qu’il n’a pas réveillé le chef de zone qui est son voisin. Chose étrange, quatre des témoins à décharge ont indiqué qu’ils ne savent rien du déroulement du crime et qu’ils ont été choisis de les défendre sur place et que, par ailleurs, ils étaient venus poursuivre comment allait se dérouler le procès. D’autres ont confirmé qu’un rwandais du nom de Barayavuga avait été sur le sol burundais à la recherche de ce M. Samuel Nshimirimana qui, finalement, est parti avec lui au Rwanda où selon ces témoins, il était en contact avec des militaires rwandais.

Clôturant ses réquisitoires, l’officier du ministère public a requis pour tous les comparants une peine de réclusion à perpétuité, 20.000.000 FBu comme dédommagement moral avec une contrainte par corps à fixer par le siège.

Après la mise en délibéré, le tribunal de grande instance de Kayanza a soutenu le réquisitoire du ministère public auquel il a ajouté une contrainte par corps d’un an.

Il est à signaler que le crime a eu lieu en date 18 septembre de cette année lorsque M. Daniel Ngendakumana de 27 ans, représentant de la ligue des jeunes « Imbonerakure » du parti CNDD-FDD en zone Rugazi de la commune Kabarore et son épouse connue sous l’appellation de Elisabeth Nikiza, âgée de 24 ans ont été abattus à coup de fusil par un groupe de gens qui, selon la police et l’administration, est venu du Rwanda voisin.

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