BUJUMBURA, 11 déc (ABP) – L’Observatoire national pour la prévention et l’éradication du génocide, des crimes de guerre et des autres crimes contre l’humanité (ONPGH) a sorti mardi le 11 décembre 2018, à Bujumbura, une déclaration en soutien à la justice burundaise contre les milieux nationaux et internationaux qui, selon lui, se mobilisent pour faire obstruction au procès des assassins du président Melchior Ndadaye et ses proches collaborateurs.

Selon le président de l’Observatoire, M. Jean de Dieu Mutabazi (photo), l’ONPGH a accueilli avec satisfaction la décision du ministère public burundais de reprendre le procès des assassins du premier président démocratiquement élu, M. Melchior Ndadaye et de ses proches collaborateurs, lors du putsch sanglant du 21 octobre 1993.

L’ONPGH encourage le parquet général de la République à continuer dans cette voie de lutte contre l’impunité et d’établissement de la vérité, a souligné M. Mutabazi. Il recommande que toutes les personnes poursuivies se mettent à la disposition de la justice pour se défendre sur les faits dont elles sont accusées car, a-t-il estimé, « fuir la justice n’est pas une solution ».

L’ONPGH reste convaincu qu’au terme de la procédure judiciaire, la vérité sera connue et les responsabilités seront établies. Ainsi, a-t-il dit, des sanctions seront prises contre ceux qui seront reconnus coupables et les innocents seront blanchis. Selon le président de l’ONPGH, la famille du président Ndadaye et ses avocats-conseils ont formulé un recours contre ce jugement, mais aucune suite n’y a été donnée. Pour M. Mutabazi, c’est un grave déni de justice que le parquet général de la République vient aujourd’hui réparer.

A travers la même déclaration, l’Observatoire national recommande à tous les acteurs concernés de laisser la justice accomplir sa mission dans la sérénité, en toute autonomie et indépendance, et sans aucune interférence. Il s’indigne contre les interventions intempestives du président de la Commission de l’Union  africaine, M. Mahamat Moussa Faki, où ce dernier prétend donner des injonctions à la justice d’un Etat souverain pour lui dire qui poursuivre et qui ne pas poursuivre.

Le même Observatoire national rejette et condamne les propos de Faki où il prétend que la poursuite du procès risque de porter atteinte à l’unité et à la réconciliation, et au travail de la Commission vérité et réconciliation (CVR).

Selon la même déclaration, c’est au contraire l’impunité qui est préjudiciable à la concorde nationale et à la paix sociale. Le travail de réconciliation de la CVR n’empêche pas le travail permanent de la justice de poursuivre les criminels, souligne-t-elle. L’ONPGH recommande au peuple burundais de rester serein et solidaire, et de sauvegarder la paix et la sécurité.

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