RUTANA, 30 oct (ABP) – L’ombudsman burundais, M. Edouard Nduwimana (photo : au micro), a effectué lundi le   29 octobre 2018 une visite de travail en province Rutana (sud-est) où il a rencontré à Muzye, en commune Giharo, les représentants de la population, a-t-on constaté sur place.

L’objectif de cette visite était d’informer ces représentants de la population sur la façon de travailler de l’institution de l’ombudsman, a indiqué M. Nduwimana, précisant que cela lui permet de savoir à quoi s’en tenir si la population a besoin de recourir à ses services. Il a fait savoir que l’institution de l’ombudsman a été mise en place en réponse aux prescrits des accords d’Arusha pour non seulement aider dans la résolution des différends qui peuvent surgir entre les populations et les différents organes de l’Etat, mais aussi servir de pont entre ses services et la population.

Cette institution de l’ombudsman reçoit des doléances de la population et en fait des enquêtes approfondies pour en déterminer les tenants et les aboutissants quitte à concilier les parties en conflits. Dans ce cadre, M. Nduwimana a fait savoir que son institution a déjà accueilli plus de 6.600 affaires et que par semaine, elle en reçoit au moins 70 cas. Il a noté qu’il y a parfois des gens qui recourent à cette institution par méconnaissance des instances à soumettre leurs problèmes. Cette institution ne peut pas se substituer à la justice, tout comme elle ne peut pas recevoir les affaires pendantes en justice, sauf quand il s’agit d’une affaire déjà terminée, a signifié l’ombudsman burundais.

Concernant l’échange d’idées sur la vie du pays, M. Nduwimana a déploré le fait que dans cette commune de Giharo, il s’y passe ces derniers jours beaucoup de cas de criminalité dus aux suspicions d’ensorcellement et aux conflits fonciers, comme venait de le dire l’administrateur de cette commune. L’ombudsman Nduwimana a insisté sur la part des administratifs dans la sensibilisation de la population. Il a remercié les autorités administratives de la province et des communes pour les actions jusqu’ici menées dans la lutte contre ceux qui perturbent l’ordre et la tranquillité de la population. Il les a appelés à sensibiliser la population pour qu’elle s’adonne à la protection de l’environnement afin de faire face aux changements climatiques. Même l’éducation des jeunes a été abordée.

Au sujet de la politique nationale, l’ombudsman a abordé la question des pourparlers d’Arusha, estimant que la feuille de route pour les élections de 2020 déjà convenue entre les partis politiques ne doit pas changer. Selon lui, aucune question ne peut plus amener les Burundais à aller en Tanzanie pour y négocier alors qu’il existe au pays beaucoup d’instances de régulation, dont l’institution de l’ombudsman, la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH), et le Conseil national de l’unité et la réconciliation.

Les participants à la réunion ont évoqué les questions qui leur tiennent à cœur et dans lesquelles l’institution de l’ombudsman pourrait intervenir. Il s’agit notamment du problème de conflits fonciers qui existent entre la SOSUMO et la population de Buyaga en commune Giharo, des dossiers en rapport avec les conflits fonciers qui durent plus de 10 ans dans les tribunaux, des projets en cours qui sont déplacés vers d’autres provinces, en souhaitant que le projet de bitumage de la route nationale numéro 11 ne subisse le même sort.

Par ailleurs, il a été émis le souhait de voir l’institution de l’ombudsman créer des bureaux mobiles pour permettre aux provinces qui n’ont pas encore de représentations d’avoir des occasions de porter leurs doléances auprès de cette institution.

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