GITEGA, 7 sept (ABP) – L’ombudsman de la République du Burundi, M. Edouard Nduwimana (photo : au milieu), invite les hauts cadres de l’Etat à adopter la culture de la redevabilité envers les citoyens pour améliorer la gestion des affaires publiques et par conséquent promouvoir la Bonne gouvernance.

Il a lancé cet appel vendredi à l’Hôtel Tropitel lors d’un atelier d’information et de sensibilisation des hauts cadres des institutions étatiques et paraétatiques sur leur devoir de redevabilité envers les  Citoyens ainsi que sur la mission et le rôle de l’Ombudsman.

Organisé par l’institution de l’ombudsman de la République en collaboration avec le PNUD, cet atelier avait pour objectif de conscientiser ces responsables de haut niveau sur leur devoir de rendre compte et sur la portée des décisions administratives qu’ils prennent dans l’exercice de leur mission.

Pour garantir la redevabilité et d’autres valeurs qui en découlent, a expliqué M. Nduwimana, le gouvernement du Burundi a mis en place des mécanismes et des outils légaux.

Il s’agit notamment de l’Institution de l’ombudsman qui dans ses missions assure la médiation entre l’administration et les citoyens et joue le rôle de l’observateur en ce qui concerne le fonctionnement de l’administration publique.

C’est dans cette optique que l’ombudsman reçoit les plaintes et les requêtes concernant les fautes de gestion et des violations des droits des citoyens commises par des agents du secteur public et judiciaire et formule des recommandations y relatives aux autorités compétentes.

L’ombudsman Burundais a ainsi appelé les responsables politico-administratifs à comprendre le rôle de cette Institution et ainsi rompre avec certaines résistances constatées chez quelques administratifs qui à tort, considèrent les actions de cette institution comme une ingérence ou une interférence dans leurs activités.

Il a ainsi invité chaque responsable à s’acquitter loyalement de sa mission pour éviter à l’Etat les préjudices que lui cause la réparation des dommages commis par les mandataires publics. Il a à cet effet déploré le volume important des plaintes liées au non-respect de la loi que l’institution de l’ombudsman enregistre.

Il a cité  en guise d’exemple des cas de licenciements abusifs, des attributions illégales des marchés publics, des expropriations irrégulières, des phénomènes de corruption, etc.

Dans son allocution, la représentante résidente a.i du PNUD au Burundi, Mme Binta Sanneh a réitéré l’engagement de son agence onusienne à soutenir les actions qui visent à améliorer l’accès des citoyens aux services et au développement durable, dans un environnement qui ne laisse personne pour compte.

Les participants ont reconnu que des mécanismes et outils légaux sont en place mais que nombre d’obstacles contrecarrent encore  la mise en application effective de la redevabilité.

Il s’agit notamment du dysfonctionnement dans le contrôle, de l’inopportunité des poursuites, d’un déficit dans l’engagement des citoyens, de l’absence des cahiers de charge.

Ces difficultés pèsent lourdement sur la gestion des affaires publiques et le contentieux de l’Etat a un impact négatif sur le trésor public, ont souligné les conférenciers respectivement le professeur Masabo Michel et l’avocat du gouvernement M. Paul Ndizigiye.

D’autres participants dont le président de la Cour des comptes, M. Elysé Ndaye, ont signalé qu’au niveau de l’administration des communes, les obstacles à la redevabilité peuvent être liés au déficit des capacités du personnel communal.

Au niveau de l’administration centrale, les imperfections sont souvent liées au déficit de la culture de la redevabilité.

D’autres intervenants ont soulevé le manque d’expérience de certains responsables dans la gestion des affaires publiques.

Pour relever ces défis, les participants ont notamment recommandé de promouvoir l’éducation de la population au respect de la loi et à  la culture du suivi de la gestion des affaires publiques. Ils ont aussi recommandé à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) d’intensifier les stages de formation pour renforcer la capacité des responsables administratifs et publics, de promouvoir les contrats de performance au niveau de l’administration et d’augmenter l’effectif  des avocats du gouvernement qui s’avère actuellement insuffisant.

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