BUJUMBURA, 5 jan (ABP) – 13 Organisations de la société civile (OSC) ont organisé une conférence de presse vendredi le 4 janvier 2019 à Bujumbura, pour formuler des observations au sujet de  la correspondance que le président ougandais M. Yoweli Kaguta Museveni a adressée à son homologue burundais M. Pierre Nkurunziza.

Dans son mot liminaire, le président et représentant légal du Collectif des associations des personnes infectées et affectées par le VIH/Sida «CAPES+», M. Hamza Venant Burikukiye (photo : 1er à gauche), a rappelé que la lettre du président burundais s’insurgeait contre certains Burundais recherchés par la justice burundaise car, selon toujours lui, ayant commis le coup d’Etat le 13 mai 2015, mais qui, aujourd’hui veulent se montrer innocents, allant même jusqu’à « vouloir négocier avec la partie burundaise pour qu’ils obtiennent des postes politiques mal acquis ».

La même lettre demandait également au président Museveni qu’en tant que président de l’EAC, il puisse se pencher fortement sur le conflit qui oppose le Burundi au Rwanda car, a ajouté M. Burikukiye, à maintes reprises, le Burundi a montré les preuves tangibles que le Rwanda le provoque.

Il a cité notamment l’accueil et l’hébergement des putschistes, l’enrôlement des jeunes Burundais réfugiés au camp de Mahama dans les groupes armés. Il a également mentionné les attaques à main armée dans les communes de Kabarore en province de Kayanza, les attaques de l’année 2018 sur la colline Ruhagarika en province Cibitoke qui ont emporté la vie de 26 personnes, l’envahissement du Burundi par l’hélicoptère militaire rwandais, et autres.

Quant à la lettre envoyée au président burundais, ces OSCs ont fait savoir que M. Museveni a exprimé des propos qui les ont surpris où selon eux, il a dénaturé l’histoire du Burundi en la confondant avec celle du nazisme en Allemagne et avec celle du Rwanda en 1959 dont l’ethnie persécutée au Rwanda a été bien accueillie au Burundi.

Ces mêmes organisations regrettent que le président Museveni ne connaisse pas la situation actuelle du Burundi qui est stable car la paix et la sécurité règnent sur tout le territoire national, a signalé M. Burikukiye.

Selon toujours M. Burikukiye, ces OSCs déplorent qu’à travers cette lettre, M. Museveni a passé sous silence le triste événement qui a endeuillé le Burundi le 21 octobre 1993 suite à l’assassinat du premier président démocratiquement élu M. Melchior Ndadaye et d’autres maux qu’a connus le Burundi. « Ce sont les mêmes maux qui ont provoqué des mouvements de résistance populaire, source même de son interpellation dans le conflit burundais vers l’Accord d’Arusha », a-t-il rappelé.

De son côté, le président et représentant légal de l’association Izere Ntiwihebure M. François-Xavier Ndaruzaniye (photo : 1er à droite), a indiqué que le Burundi est actuellement bien organisé sur les plans politique,  sécuritaire, social et économique.

En politique, il a fait savoir que toutes les institutions du pays sont issues des élections. Il a également donné le cas du récent référendum qui a été organisé à base des moyens donnés par les Burundais eux-mêmes sans l’aide étrangère. M. Ndaruzaniye a également donné en exemple la mise en place des commissions comme la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), etc. Même aujourd’hui, les Burundais sont en train de donner leurs contributions aux élections de 2020, a-t-il ajouté.

Sur le plan diplomatique, M. Ndaruzaniye a fait savoir que le Burundi cohabite pacifiquement avec tous les pays du monde à part le Rwanda et la Belgique. Il appelle le président Museveni à se pencher sur cette question pour mettre fin au litige entre le Burundi et le Rwanda.

Côté social, il a rappelé que depuis 2005, le gouvernement du Burundi a pris des mesures sociales qui sont favorables à la population. Il a cité notamment la gratuité des soins chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes, l’accouchement gratuit, l’enseignement gratuit au niveau de l’école fondamentale, etc.

Concernant la sécurité, M. Ndaruzaniye a indiqué qu’elle règne sur tout le territoire national, ajoutant que même les boîtes de nuit fonctionnent comme dans le passé. Il a signalé que dans le secteur de l’économie, les vivres sont abondants et les prix des denrées alimentaires sur les marchés ont baissé. Il a également donné l’exemple des routes macadamisées reliant toutes les provinces du pays, la construction des universités, des stades ainsi que les écoles et centres de santé sur chaque colline de recensement.

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