BUJUMBURA, 4 sept (ABP) – Dorcas Nzeyimana (photo) est une femme journaliste, productrice des émissions sur le sport à la radio Buja FM et arbitre de football. Elle conseille aux femmes qui se sentent intéressées par le sport de se défaire des stéréotypes selon lesquels les matches, leur administration et leur couverture médiatique sont une affaire qui concerne uniquement les hommes.  Elle encourage les femmes journalistes à s’intéresser à la couverture médiatique du sport et à tendre le micro à leurs sœurs.

Selon Mme Nzeyimana, être une femme à la fois journaliste de sport et arbitre, c’est un travail énorme mais très passionnant. « En ce qui me concerne, ce travail me passionne parce qu’il me permet d’établir des contacts et de discuter avec les gens, mais aussi parce que les deux secteurs ne sont pas suffisamment explorés par les femmes.

A la question de savoir comment elle est parvenue à être arbitre et journaliste sportive, elle explique qu’elle a développé la passion pour le sport dès son bas âge, par l’intermédiaire de son père adoptif qui jouait dans l’équipe Prince Louis. « J’ai commencé à assister aux matches de football dès l’âge de 9 ans. A l’époque, mon père adoptif m’emmenait toujours avec lui », indique-t-elle.

 Dès ce moment, Dorcas Nzeyimana a développé un intérêt particulier pour le football, auquel elle jouait dans les rues du quartier avec un ballon fabriqué avec des sachets et du papier récupéré. Plus tard, elle a joué dans l’équipe « La colombe FC » qui était en première division. Elle interrompra quelques mois plus tard pour rejoindre l’équipe Ikirezi FC, où quelque temps après son arrivée, elle y sera recrutée comme coach.

« Après une formation en coaching, on m’a proposé de faire une formation en arbitrage, parce que les responsables de l’équipe Ikirezi FC avaient détecté en moi des talents dans ce domaine. Je suis donc arbitre de football depuis 2013. Actuellement, j’arbitre des matches féminins de la 1ère division et de la 2ème division et des matches masculins de la 3ème division et de la 4ème division », précise-telle, ajoutant qu’elle a embrassé la carrière de journaliste au cours de la dernière coupe des nations en 2018. Elle produit actuellement l’émission sportive B-Sport ou s’occupe de l’actualité sportive aussi bien sur le plan national qu’international.

Les défis ne manquent pas, selon Mme Nzeyimana. « Dans le voisinage, il y a des  gens qui me pointent du doigt, estimant que je suis un garçon manqué, du fait que je porte souvent des pantalons ou des vêtements de sport. Aussi, au niveau de l’administration des matches, bien des joueurs perçoivent dans mes décisions, plus des jugements d’une femme que ceux d’un arbitre, et ils pensent que les femmes sont incapables de le faire correctement. Un autre défi concerne les infrastructures de sports non sensibles au genre. En effet, explique-t-elle, les stades de notre pays ne disposent pas de vestiaires pour les femmes, on doit les partager avec les hommes et parfois c’est encombrant.

Pour Mme Liliane Nshimirimana, présidente de l’Association des journalistes du sport du Burundi (AJSB), les barrières culturelles constituent un défi majeur à la participation des femmes comme journalistes de sport et comme arbitres de matches. La création des émissions et des rubriques  interactives qui ciblent les femmes contribuerait à lever cette barrière.

Mme Dorcas Nzeyimana est l’une des neuf  femmes membres de l’AJSB, composée de plus de 80 membres. Elle souligne que cette organisation pourrait aussi aider les femmes journalistes à s’intéresser à la couverture médiatique du sport et à s’orienter vers la profession d’arbitres de match.

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