Les femmes multiplicatrices des semences appellent les agriculteurs à s’intéresser d’avantage aux semences sélectionnées

GITEGA, 22 sept (ABP) – Deux femmes représentantes légales des coopératives des agriculteurs, respectivement Mme Sophie Ciza (photo), présidente de la coopérative appelée Dukorere hamwe située sur la colline Rwezamenyo de la commune Makebuko en province Gitega (centre du Burundi) et Mme Jeanne Françoise Niyonzima, présidente de la coopérative Duteze imbere umukenyezi se réjouissent du pas franchi par les membres de ces coopératives au niveau des pratiques des méthodes culturales et de l’accroissement des produits agricoles.

Elles ont exprimé vendredi, lors de l’interview avec l’ABP, leur satisfaction de l’adhésion de leurs coopératives au Forum des organisations des producteurs agricoles du Burundi (FOPABU) où les membres bénéficient d’un encadrement efficace sur l’usage des nouvelles méthodes culturales, notamment l’utilisation des semences sélectionnées.

Mme Sophie Ciza convie les agriculteurs à manifester plus d’intérêt aux semences sélectionnées pour augmenter la production agricole.

Elle a indiqué que la coopérative Dukorere hamwe a l’objectif principal d’augmenter le rendement agricole pour lutter contre la famine et la pauvreté. Elle est créée en 2013 et produit essentiellement les semences du riz. Ses membres sont au nombre de 134, dont 75 femmes et 59 hommes.

Sophie Ciza au hangar de stockage des semences et denrées vivrières de la coopérative Dukorere hamwe

Les membres de la coopérative produisent chaque saison des semences du riz de qualité au prix de 1600 FBu le kilogramme. Néanmoins, a déploré Mme Ciza, les agriculteurs ne s’intéressent pas beaucoup à l’achat de ces semences. Certains d’entre eux disent que ces semences coûtent chers mais ignorent leur qualité productive. Elle a signifié qu’un kilogramme de riz de variété R662 cultivée d’une façon moderne peut produire 100 kilogramme. Mme Ciza a également déploré le faible engouement que réservent les agriculteurs de leur milieu environnant, malgré la sensibilisation menée par les membres de cette coopérative. Ce faible engouement influe négativement sur les bénéfices escomptés par les membres de cette coopérative. Elle a toutefois signifié que les membres de cette coopérative se réjouissent des avantages de ce travail collectif. Elle a notamment cité l’usage des semences sélectionnées produites dans leurs exploitations familiales, la construction de deux hangars de stockage des récoltes qui sont bénéfiques dans la bonne conservation des semences et aussi des denrées alimentaires. Cette année, ces hangars conservent 50 tonnes de haricot, 20 tonnes de riz et 5 tonnes de maïs. Les membres de la coopérative ont également acheté des terrains sur lesquels ils ont planté des boisements, tandis que d’autres leur servent pour la riziculture. Ils pratiquent, en outre, des méthodes culturales pour les autres cultures vivrières telles que le maïs, le haricot, les pommes de terre.

Mmes Ciza et Niyonzima souhaitent aussi la promotion des semences traditionnelles sélectionnées qui pourraient résister à certaines maladies et aux changements climatiques, notamment la colocase, le maïs, le pois cajan (inkore). Elles recommandent aussi aux instituts de recherche agronomique de multiplier ces semences et d’assurer leur protection et leur promotion auprès des agriculteurs. De sa part, le représentant légal du FOPABU, M. Emmanuel Ngendakumana, a indiqué lundi à l’ABP que ce Forum s’engage à sensibiliser les producteurs agricoles sur l’achat des semences traditionnelles sélectionnées. Quant au représentant de l’ISABU, M. Jean Claude Bigirimana, a informé les agriculteurs, lors de la synergie des médias de vendredi, que l’ISABU dispose des semences des variétés traditionnelles. Il a recommandé aux agriculteurs de faire des précommandes en fonction des quantités souhaitées. La représentante légale de la coopérative Duteze imbere umukenyizi de Musongati se réjouit de la promotion des cultures vivrières par l’usage des méthodes culturales modernes. Cette coopérative a été créée en 2017 et compte actuellement 100 membres agriculteurs, dont 95 femmes et 5 hommes. Parmi les résultats déjà enregistrés, Mme Niyonzima a, entre autres, cité le progrès au niveau de l’usage des semences sélectionnées et la pratique des méthodes culturales modernes qui servent de modèle à la population environnante. Ils produisent aussi des semences sélectionnées qu’ils utilisent également dans leurs exploitations familiales.

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