BUJUMBURA, 27 déc (ABP) – L’ancien président du Burundi, M. Sylvestre Ntibantunganya (photo), appelle les femmes burundaises à exploiter les nombreuses opportunités offertes pour accéder aux sphères de prise de décision à l’issue des élections de 2020.

Ntibantunganya  qui présentait les opportunités offertes aux femmes en la matière au cours d’un café de presse organisé à Bujumbura par la Plateforme femmes, paix et sécurité sur les défis qui empêchent les femmes d’aller au-delà de 30% dans les postes de prise de décision et les opportunités, a montré que la 1ère opportunité c’est la place que la femme occupe elle-même au Burundi et ailleurs.

D’après lui, les femmes burundaises ont plusieurs modèles qui ont prouvé leurs capacités à suivre.

Il les a encouragées à emboîter le pas à leurs aînées pour participer de façon effective et visible aux organes de prise de décision.  Il a cité entre autres deux noms de femmes très connues dans l’histoire burundaise d’avant l’indépendance, à savoir la reine Ririkumutima, femme préférée du roi Mwezi Gisabo,  qui a géré la transition depuis 1908 et 1917.

La reine Ririkumutima que le roi appelait Bizima bitazimiza Mwezi (celle qui ne fait pas dévier le roi Mwezi) a réellement bouleversé tout le monde selon l’ancien président Ntibantunganya. Elle a fait tout pour protéger l’ordre hiérarchique.

La « fameuse » Inamujandi est  une autre femme qui a été précurseure dans la lutte contre l’ordre colonial. Elle a été le 1er Burundais qui a organisé une rébellion dans la province de Cibitoke pour résister contre la colonisation et le pouvoir Ganwa.

En 1934, elle a créé une rébellion contre les colonisateurs, les missionnaires et la dynastie Ganwa qui dirigeait le pays. Et les autres rébellions s’en inspirent, a indiqué M. Ntibantunganya.

Il a cité aussi l’ancienne première ministre Sylvie Kinigi, qui a pu rester débout après le putsch de 1993. Elle a géré une situation qui n’était pas facile après l’assassinat du président Melchior Ndadaye et a refusé de négocier avec les militaires qui venaient de commettre le coup d’Etat.

Ntibantunganya a reproché aux femmes d’avoir beaucoup d’opportunités et de ne pas les exploiter. Les femmes ont la supériorité numérique. Elles représentent plus de 50% de la population burundaise.

Ntibantunganya trouve anormal que les femmes soient représentées à 18% (études ONUFEMMES et AFRABU de 2018) dans les postes de prise de décision au moment où il y a de grandes décisions qui passent par le suffrage universel direct dont les élections du président de la République, des députés et des conseils communaux.

D’après lui, il y a des obstacles que les femmes devraient briser.  Elles devraient arrêter des stratégies pour amener les partis politiques à considérer leur poids social au moment de la constitution des listes électorales.

L’autre opportunité relevée par l’ancien président Sylvestre Ntibantunganya est constituée par des textes de lois qui garantissent le quota minimum de 30% de représentation des femmes dans certaines institutions.

Les femmes, dans leur diversité politique peuvent s’organiser et aller voir les responsables principaux des partis politiques pour leur demander ce qu’ils leur réservent après les élections de 2020, savoir le nombre de femmes qui seront placées dans les hautes institutions du pays (présidence de la République, vice-présidence de la République, 1er ministre, président Assemblée nationale, président du Sénat,  président Cour suprême, ombudsman).

Elles peuvent s’organiser pour aller demander au chef de l’Etat de prendre des mesures visant le respect des lois en matière de représentativité des femmes et cela dans tous les secteurs.

Pour M. Ntibantunganya, c’est une question de justice et d’équité dans une société qui se veut ouverte où plus de 50% de la population sont des femmes. Un président n’existe pas en dehors de son peuple. Il a interpellé les femmes à être conscientes de leurs capacités.

Il se demande pourquoi les femmes des principaux partis politiques n’exigent pas des postes de responsabilités dans leurs partis.

Au niveau communal, les femmes devraient créer une communauté d’intérêt et dire qu’elles veulent des femmes à la tête de certaines institutions du pays, en rappelant que ces dernières années, la femme qui a occupé une haute fonction est feu Immaculée Nahayo qui a été présidente de l’Assemblée nationale.

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