Le tri des déchets depuis les ménages jusqu’au dépotoir est une nécessité, selon GLICE

BUJUMBURA, 21 avril (ABP) – Médard M. est un travailleur domestique. Chaque jour, il rassemble dans un même sac-poubelle les épluchures, les bouteilles en plastiques, les bouteilles en verre, les sachets et les restes de nourriture, en attendant que le camion de la société qui s’occupe de la collecte des déchets ménagers de son quartier passe les prendre. « C’est inutile de les séparer puisque j’ai remarqué que quand le camion vient les récupérer, les personnes qui s’occupent du chargement ne les séparent pas », répond-il, à la question de savoir pourquoi il mélange les déchets biodégradables et les non biodégradables. 

Selon M. Roger Ouedraogo (photo), représentant légal de « GLICE », une association sans but lucratif qui s’occupe de la gestion écologique des déchets électriques et électroniques, si les ménages étaient sensibilisés à trier les déchets, cela permettrait d’éviter la bioaccumulation, mais aussi le traitement et le recyclage des déchets qui méritent d’être recyclés.

« Le secteur de recyclage est un secteur d’avenir, car il permet de préserver les ressources naturelles, de protéger l’environnement et de créer de l’emploi pour la jeunesse », a souligné M. Ouedraogo, ajoutant que ce secteur constitue ainsi une voie vers  un développement économique.

Un agent de GLICE entrain de démonter du matériel informatique usé

Agréé en 2010 et fonctionnel depuis 2014, GLICE fait la collecte du matériel électrique et électronique déclassé. Il procède ensuite au tri et au stockage après démantèlement. A ce stade, les déchets non dangereux peuvent être valorisés, tandis que les déchets dangereux sont gardés en stock dans des sacs spécifiques pour être dépollués dans des pays qui disposent d’équipements techniques ad hoc. 

GLICE a déjà collecté un total de 278 tonnes de déchets électroniques depuis 2014, soit 10 tonnes en 2014, 30 tonnes en 2015, 33 tonnes en 2016, 112 tonnes en 2017, 29 tonnes en 2018 et 65 tonnes en 2019.  Mais les défis ne manquent pas selon M. Ouedraogo. Le code de l’environnement est très général, alors qu’en matière d’assainissement, il y a plusieurs domaines qui sont concernés. Cela fait que quand GLICE demande à récupérer les déchets électroniques des institutions du pays, elles lui opposent que le cadre légal n’est pas clair. Par ailleurs, les ménages qui sont des milieux où l’on trouve des déchets  solides de plusieurs sortes, ne sont pas informés de l’existence de cette ASBL qui  traite les déchets.

A côté de la gestion écologique des déchets électriques et électroniques, elle exécute deux autres programmes. Il s’agit du programme de réduction de la fracture numérique qui vise à promouvoir l’accès de la communauté aux Technologies de l’information et de la communication (TIC) pour le développement durable et du programme de formation professionnalisant.

De l’avis de M. Ouédraogo, Médard M, comme tous ses collègues domestiques, mérite d’être sensibilisé sur la protection de l’environnement en général et la séparation des déchets en particulier. La politique nationale de l’assainissement encourage les usagers domestiques à se regrouper, au niveau communal en des structures associatives appelées « Comités d’hygiène et d’assainissement » (CHA), qui ont pour objectif de mobiliser les communautés et de servir de relais à l’action publique.

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