BUJUMBURA, 10 oct (ABP) – La gouvernance académique, la gouvernance administrative et les infrastructures sont les critères qui ont guidé l’évaluation des institutions d’enseignement supérieur qui s’est déroulée du 28 septembre au 3 octobre 2018 et dont les résultats ont été rendus publics au cours d’un atelier organisé le mardi 9 octobre à Bujumbura.

D’après le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le Dr Gaspard Banyakimbona (photo), 33 institutions d’enseignement supérieur privées ont été visitées et évaluées sur base d’un outil spécifique tenant lieu de gouvernail. Le ministre Banyankimbona a invité les responsables des institutions d’enseignement supérieur de garder en mémoire que le respect des normes de qualité constitue la ligne rouge et que cette dernière ne sera jamais à l’agenda des négociations. La conduite de ce processus d’évaluation institutionnelle répond, selon lui, à une volonté longtemps formulée par les pouvoirs publics au niveau le plus haut de la hiérarchie en vue d’assurer le suivi du fonctionnement qualitatif des institutions d’enseignement supérieur tant privées que publiques reconnues au Burundi.

Outre la présentation de l’état des lieux et l’appréciation du pas franchi par ces institutions d’enseignement supérieur autorisée par rapport aux normes auxquelles elles sont institutionnellement assujetties, l’atelier visait, de manière spécifique, à mettre les différentes institutions devant les responsabilités qui sont les leurs, surtout celles dont le style de fonctionnement tranche nettement avec le prescrit de la loi et des normes en la matière. Selon le ministre en charge de ce secteur, bon nombre d’entre elles fonctionnement en deçà des normes de qualité recommandées par la commission de l’enseignement supérieur. Le ministre Banyankimbona a fait remarquer qu’il s’observe une certaine déliquescence au niveau de la formation dispensée dans certains universités et instituts pourtant autorisés et connaissant les normes. Ceci, a-t-il poursuivi, risque de porter un coup fatal à tout le système d’enseignement supérieur si des mesures drastiques ne sont pas prises en temps utile.

« Quand le diplôme ne fait plus le talent, c’est un coup porté à l’enseignement supérieur dans sa globalité », a-t-il martelé.

D’après la commission chargée de cette évaluation, Bujumbura International University, International Leadership Univesrity, Université Espoir d’Afrique, Université Lumière de Bujumbura, Université du Lac Tanganyika, Université Polytechnique de Gitega, Université des Grands lacs, Université Martin Luther King, Université de Mwaro et Université Sagesse d’Afrique ont des scores supérieurs ou égaux à 50%.

Selon un des membres de cette commission, une université n’est ni viable avec une seule faculté ni viable sans activités de recherche. Plusieurs universités de la place souffrent d’un manque criant de professeurs qualifiés et qui soient à temps plein pour l’encadrement des étudiants, au moment où les normes de l’UNESCO exigent un professeur pour 50 étudiants.

Signalons que les institutions d’enseignement supérieur publiques feront l’objet d’évaluation, avec les mêmes critères, en novembre prochain, a indiqué le ministre Banyankimbona, tout en précisant qu’il ne faudrait pas interpréter cette évaluation comme un acharnement personnel.

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