Le repeuplement du cheptel a donné des résultats mitigés

MUYINGA,  23 mars (ABP) – Plusieurs partenaires intervenant dans le domaine pastoral ont donné à la population des communes de la province Muyinga (nord-est du Burundi), de 2008 à 2015, plus de 2840 vaches de race améliorée, dont 74 taureaux, 21.781 chèvres et 10.555 volailles dont 1.250 de race locale, révèle Jean-Pierre Mumputu, responsable adjoint du service de l’élevage à la direction provinciale de l’agriculture et de l’élevage (DPAE). Aujourd’hui, les résultats sont mitigés car, le gros des animaux et de la volaille distribués a été soit décédé, soit vendu, déplore-t-il.
La chaîne de solidarité communautaire qui devrait exister entre les premiers acquéreurs et leurs voisins potentiellement éligibles pour bénéficier le premier veau a été cassée, a déclaré M. Mumputu.  Certains éleveurs qui ont eu le courage d’entretenir les bêtes ont maintenu cette chaîne de solidarité. Malheureusement, la plupart se sont heurtés au manque d’intrants et de médicaments pour les entretenir. Le manque de marché d’écoulement du lait a été un autre coup de massue pour les éleveurs, a-t-il rassuré. C’est le cas de la zone Ruzo en commune Giteranyi où avec 800 frisonnes distribuées dans la communauté, un seul éleveur produisait environ 1.00 litres par jour qu’il vendait à 250 FBu le litre parce qu’il n’y avait, ni marché d’écoulement, ni centre de collecte, explique avec déception M. Mumputu qui affirme que des solutions doivent être pensées pour aider les éleveurs à écouler leur production laitière.
Néanmoins, quelques éleveurs progressistes isolés au centre urbain de Muyinga tentent de résister à ce problème de marché du lait et vendent, ci et là, dans les restaurants et ménages le litre à 900 FBu le litre, voire 1.000 FBu constate-t-on. Au niveau du petit bétail, trop d’animaux distribués restent dans la communauté. Les acquéreurs les ont vendus, d’autres sont morts par manque d’entretien suffisant, a-t-il regretté. Du côté de la volaille, très peu d’acquéreurs se sont soucié de la multiplication des poules reçues. Ils les ont mis eux aussi sur le marché après la réception, d’autres ont été emportées par des épidémies. C’est ce qui explique d’ailleurs le prix élevé d’une volaille sur le marché qui tourne entre 10.000 et 12.000 FBu, tandis qu’un œuf coûte entre 300 et 350 FBu, constate-t-on. M. Mumputu propose quelques solutions pouvant intéresser les éleveurs du gros bétail. C’est entre autres la mise en place des centres de collecte du lait dans des localités qui ont encore du gros bétail, notamment les communes Butihinda, Giteranyi et Mwakiro, la création d’une laiterie au centre urbain de Muyinga et l’intensification de l’insémination artificielle car, il y a lieu de voir sur trois collines, 15 frisonnes femelles sans aucun seul taureau.

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