Le ministre des Affaires Etrangères exhorte le corps diplomatique ″à rapporter de la vraie réalité″ sur son pays

BUJUMBURA, 10 oct (ABP) – Le ministre burundais des Affaires Etrangères et de la Coopération au développement, M. Albert Shingiro (photo), a exhorté vendredi les membres du corps diplomatique et consulaire accrédités au Burundi, ″à rapporter de la vraie réalité″ sur son pays. 

M. Shingiro, qui a été promu ministre des Affaires Etrangères du Burundi en juin dernier alors qu’il exerçait jusque-là la fonction de représentant permanent du Burundi au sein de l’organisation des Nations Unies (ONU) à New-York, s’exprimait au cours d’une rencontre avec les chefs des missions diplomatiques et les représentants des organisations régionales et internationales accrédités au Burundi.

″Je vous exhorte à cet effet à rapporter et à témoigner de la vraie réalité sur le Burundi ; car votre franchise, votre sincérité et votre bonne foi, peuvent contribuer au retrait du Burundi de l’agenda du Conseil de sécurité des Nations Unies et à la levée des sanctions unilatérales et immorales injustement imposées au Burundi par certains partenaires″, a précisé le chef de la diplomatie burundaise 

Le 14 mars 2016, l’Union Européenne (UE) a décidé la suspension de l’aide financière directe (dont les appuis budgétaires) accordée à l’administration burundaise, en invoquant la violation par cette dernière, de l’article 96 de l’accord de Cotonou (Bénin) de 2000 liant la vingtaine de pays de l’UE aux 77 pays du groupe ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) en matière de protection des droits humains. 

Albert Shingiro (photo d’archives)

Toutefois, le gouvernement burundais via plusieurs autorités à divers échelons de la hiérarchie gouvernante, a maintes fois fustigé et dénoncé cette décision des instances dirigeantes de l’UE.

Le ministre Shingiro a invité ceux qui ont pris ces sanctions, de ″les lever sans attendre″ avant de souligner que le statu quo est ″contre-productif″ pour toutes les parties.

Si ses sanctions se poursuivent, a-t-il annoncé par ailleurs, le Burundi pourrait, à son tour, recourir en dernier ressort au principe de réciprocité. 

Le gouvernement burundais du président, M. Evariste Ndayishimiye, a-t-il poursuivi, saisit cette occasion pour inviter les membres du corps diplomatique et consulaire accrédités au Burundi d’aligner leurs interventions dans le pays sur les objectifs fondamentaux inscrits dans le plan national de développement (PND) 2018-2027. 

Le ministre Shingiro en a profité également pour exhorter aux membres du corps diplomatique accrédités au Burundi, ″d’interpréter correctement et positivement″ le contenu de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques et des accords de siège. 

Sur ce, il a souligné que depuis quelques années, le gouvernement burundais observe une ″recrudescence injustifiée″ de plaintes déposées au ministère des Affaires Etrangères ″par des nationaux burundais ayant servi dans les missions diplomatiques et organisations accréditées au pays, afin que justice soit faite.

La plupart des litiges entre ces missions et les engagés locaux, a-t-il expliqué, ont trait aux contrats de travail, à leur interprétation et à leur gestion.  Signalons que l’ambassadeur du Kenya au Burundi en qualité de vice-doyen du corps diplomatique au Burundi ainsi que l’ambassadeur de Chine au Burundi, sont intervenus en lieu et place de leurs collègues, pour féliciter le gouvernement burundais du président Ndayishimiye pour les progrès déjà marqués depuis sa prise de pouvoir. 

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