BUJUMBURA, 29 mai (ABP) – Le ministère de la Justice a animé une conférence de presse lundi le 28 mai 2018 à Bujumbura au cours de laquelle il met en garde les juges et les magistrats des juridictions supérieures et inférieures qui tombent dans les erreurs de corruption ou d’autres comportements indignes et inhumains. Selon le directeur de l’organisation judiciaire et avocat de l’Etat à la Cour de justice de la Communauté est-africaine, M. Nestor Kayobera (photo), il a été vu, ces derniers jours, certains magistrats supérieurs de la Cour d’Appel, du parquet général de la Cour d’Appel, des tribunaux de grande instance et même des tribunaux de résidence qui ont été attrapés, arrêtés et même détenus dans certaines prisons du Burundi, surtout la prison centrale de Mpimba, pour cause de corruption.

Kayobera a rappelé que l’année passée, des mesures nécessaires de lutte contre la corruption avaient été prises mais qu’il regrette de voir ces derniers jours, des magistrats arrêtés pour corruption. Il a indiqué que la journée du 28 mai 2018 a été consacrée par le ministère de la Justice pour commencer une campagne d’exécution, de constat et de vérification des jugements dans cinq provinces du pays. C’est aussi une occasion d’informer les juges et les magistrats qu’ils doivent prendre connaissance que des mesures rigoureuses et immédiates seront prises à leur endroit, surtout par rapport à la corruption.

Rappelant qu’il y a des magistrats qui ont été récemment attrapés en fragrant délit de corruption et que même tout un siège a été incarcéré à la prison centrale de Mpimba, M. Kayobera a ajouté que c’est dans cet optique que le ministère de la justice voudrait lancer un appel à l’endroit des juges et des magistrats qu’ils doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour qu’ils ne soient pas attrapés dans des infractions en rapport avec la corruption.

Il a également lancé un appel à l’endroit des responsables des juridictions, des parquets et des parquets généraux pour qu’ils prennent des décisions nécessaires disciplinaires parce que, a-t-il précisé, le code de déontologie des magistrats est clair. Un responsable qui laisse impuni un abus qu’il est chargé de sanctionner, s’expose lui-même à des sanctions disciplinaires par rapport à ses supérieurs hiérarchiques, a-t-il déclaré. Le peuple burundais a besoin d’une justice juste, impartiale et équitable, a-t-il martelé.

A la question du procès en rapport avec la candidature au 3ème mandat du président Pierre Nkurunziza, qui se trouve à la Cour de la Communauté est-africaine, M. Kayobera a indiqué que le jugement a été rendu en chambre d’appel parce que l’Etat avait gagné à la 1ère division de ladite Cour. Il a fait savoir qu’il ne peut pas dire beaucoup sur ce jugement, car selon lui, l’Etat n’a pas encore été signifié et ne dispose pas de copie de jugement. Il a promis de s’exprimer après avoir vu la copie de jugement et de rester confiant qu’il ne va pas perdre sur le dossier.

Signalons qu’au cours de l’an passé, 21 juges et magistrats ont été révoqués de leurs fonctions pour cause de corruption, a précisé M. Kayobera.

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