BUJUMBURA, 31 mars (ABP) – L’Agence Burundaise pour l’Emploi des Jeunes au Burundi (ABEJ) a organisé, en partenariat avec le Centre d’Alerte et de Prévention des Conflits (CENAP), un atelier de sensibilisation à l’intention des intervenants dans le secteur de la jeunesse, sur la problématique du chômage des jeunes diplômés.

Dans son discours de circonstance, le ministre de   Jeunesse, des Sports et de la Culture M. Jean-Bosco Hitimana (photo : au milieu), a indiqué que cet atelier s’inscrit dans le cadre d’autres actions qui ont été envisagées par son ministère dans l’objectif ultime de soutenir la jeunesse burundaise, spécialement les diplômés chômeurs.

« Le chômage chez les jeunes constitue la principale préoccupation de toutes les politiques nationales à travers le monde, en particulier dans notre pays », a-t-il déclaré. Il a fait savoir qu’à l’heure actuelle, une des actions urgentes est de sensibiliser la jeunesse burundaise, de toutes les tendances et de tous les coins du pays, scolarisée et non scolarisée pour que cette principale partie de la population burundaise grandisse en sachant d’où elle vient et prépare sa destinée. Pour lui, un jeune sans emploi est un jeune sans espoir pour l’avenir et les jeunes désespérés façonnent un revers pour tout le monde.

Le ministre Hitimana a rappelé qu’à travers les différents cadres d’échanges avec les jeunes, beaucoup d’entre eux ont déjà compris que l’Etat ne peut plus à lui seul pourvoir des emplois à tous. « Nous avons bien compris que les jeunes ne désirent qu’être compris et soutenus par les adultes, les parents, les éducateurs et les partenaires du pays », a-t-il dit, ajoutant que beaucoup d’entre eux ont des projets et une vision d’avenir mais manquent souvent d’expérience pour les mettre en pratique.

Il a exprimé ses remerciements au Fonds International de Développement Agricole  (FIDA) qui, à travers le soutien qu’il accorde à l’ABEJ, a permis à 150 jeunes chômeurs d’avoir un stage d’emploi pour six mois et 150 autres qui vont commencer cette année en cours. Des remerciements ont été aussi adressés à la Banque Africaine de Développement (BAD) pour son apport institutionnel pour avoir permis une formation en hôtellerie et tourisme à 125 jeunes chômeurs où plus de 40% parmi ces derniers ont déjà décroché un emploi.

Hitimana loue les efforts entrepris par les organisations étatiques et non étatiques visant la recherche de la situation à la gestion de chômage et de sous-emploi chez les jeunes. Il réitère son soutien, sa volonté et sa disponibilité à collaborer avec quiconque l’approchera pour constituer des efforts de résolution de cette question.

Selon le même ministre, cet atelier marque un autre pas en avant car, a-t-il ajouté, c’est une occasion de travailler en étroite collaboration, de sensibiliser les autres et de se renforcer mutuellement chacun dans le domaine qui le concerne.

La directrice-adjointe du CENAP, Mme Libérate Nakimana a quant à elle, indiqué qu’en se basant sur les différentes recherches faites par le CENAP depuis 2017, la question de chômage et de sous-emploi chez les jeunes se classe parmi les quatre sources potentielles du conflit.

Elle a fait savoir que lors de la restitution de leur récente recherche sur « Les grandes aspirations des jeunes pour le Burundi de demain », auprès des jeunes et décideurs, les jeunes ont classé première priorité la recherche de solution à la question de chômage où ils font sans cesse, savoir leur souci de pouvoir répondre à l’éternelle exigence des appels pour proposition d’emploi qui demandent toujours une expérience d’au moins trois ans comme premier critère.

Mme Nakimana a signalé que le premier grand défi pour ces jeunes étant d’avoir cette expérience même si la question primordiale est de savoir si tous les jeunes, constituant plus de 60% de la population burundaise, pourraient tous avoir un emploi, dans un contexte où l’entreprenariat est presque inexistant. Elle a rappelé que suite à toutes les crises qui ont secoué le Burundi, l’économie est restée toujours fragile, avec un très faible niveau d’entreprenariat, tant dans le secteur public que privé. Elle a ajouté que les résultats de cette recherche sur les aspirations des jeunes montrent aussi que cette épreuve frappe à la fois les jeunes instruits et non instruits, créant un désespoir très exprimé chez les jeunes diplômés.

S’agissant des différentes aspirations des jeunes, le chercheur Serge Ntakirutimana a, dans son exposé, indiqué que la recherche a montré que les jeunes aspirent au bien-être. Ici, il a signalé que ces derniers aspirent à vivre et grandir en paix, au bien-être matériel, à l’essor économique du pays et aux emplois préférés. Le même chercheur a ajouté que selon la même étude, les jeunes aspirent au développement des connaissances, aux compétences humaines ainsi qu’aux valeurs morales et civiques. M. Ntakirutimana a également fait savoir que ladite recherche a montré que les jeunes aspirent aux valeurs d’égalité entre filles et garçons notamment concernant l’égalité devant l’héritage, l’égalité devant les devoirs domestiques ainsi que l’égalité des responsabilités.

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