BUJUMBURA, 23 juin (ABP) – L’association Appui au développement intégral et à la solidarité sur les collines (ADISCO) a organisé jeudi 21 juin 2018 une séance d’échange et de partage sur l’accès à l’emploi des jeunes, a-t-on constaté sur place.

Selon, l’assistant du ministre de la Fonction publique, du Travail et de l’Emploi, M. Didace Nzambimana (photo : à droite), qui a ouvert cette séance, les études récentes viennent de le démontrer, la question du chômage se pose avec gravité dans beaucoup de pays du monde entier et le Burundi n’est pas du tout à l’abri. Si rien n’est fait, a-t-il ajouté, le chômage qui s’observe chez les jeunes risque de poser de graves problèmes. Certes, a-t-il indiqué, des efforts ont été fournis par le gouvernement du Burundi pour diminuer le nombre des chômeurs. Toutefois, a-t-il déploré, il est pratiquement difficile voire impossible de trouver de l’emploi pour tous les jeunes. Conscient de cette situation, l’Etat burundais a mis parmi les grandes priorités la construction des centres de formation professionnelle qui puissent aider les lauréats à bien s’intégrer dans le secteur socioprofessionnel. Dans le cadre d’inscrire les stratégies de développement national dans une perspective de long terme, a-t-il souligné, le gouvernement s’est doté de la vision Burundi 2025. Parmi les défis majeurs que cette planification stratégique se propose de relever figure celui de résoudre le problème crucial du chômage et d’accroître les revenus des ménages. Elle a l’ambition d’apporter des solutions multisectorielles à cette situation de manière à relever le défi de la création d’emploi, a-t-il explicité.

Le délégué du ministre de l’Education, de la Formation technique et professionnelle, M. Tharcisse Habonimana (photo : au milieu), a, pour sa part, précisé que cette réflexion s’organise au moment où le Burundi compte un grand nombre de jeunes diplômés vivant en situation de demandeurs d’emploi. Pourtant, a-t-il ajouté, le pays dispose d’un important potentiel de ressources qui pourrait leur fournir des opportunités de création d’emploi. Il souligne, en outre que pour donner un coup de pouce à cette jeunesse, le ministère de l’Education s’est engagé dans une réforme encourageant la mise en place des centres d’enseignement des métiers et des centres de formation professionnelle.

Le représentant légal et président de l’ADISCO, M. Marc Rwabahungu (photo : à gauche), a fait remarquer que comme tous les autres pays du monde, le Burundi subit la crise de l’emploi et en particulier celui des jeunes. En avril 2017, a-t-il expliqué, l’ADISCO a commandité une étude sur l’état des lieux de l’accès à l’emploi pour les jeunes. Il souligne que les résultats de ladite étude sont alarmants. En effet, la proportion des jeunes (15-34 ans) en âge de travailler est généralement supérieure à 59%. Le taux de chômage pour les jeunes de 15 à 24 ans est de 18,5% et pour la tranche d’âge de 25 à 34 ans il est de 16,9%. Pour les adultes de 35 ans et plus, il n’est que de 9,1%. Selon toujours l’étude, pour les jeunes ayant l’âge de 15-34 ans, le taux de chômage augmente avec le niveau d’instruction. Il touche davantage des personnes instruites de niveau secondaire (6,9%) et supérieur (17,9%). Toutefois M. Rwabahungu indique que pour faire face à ce défi, des actions ont été menées. L’une des pistes de solution prônée par le gouvernement est la réforme de l’enseignement avec l’introduction de l’école fondamentale, des centres d’enseignement des métiers et les centres de formation professionnelle.

Pour les lauréats du concours de fin de l’école fondamentale exercice 2016, sur les 118.621 candidats, 39,5% soit 46.800 jeunes n’ayant pas eu accès au cycle post fondamental devront rejoindre les centres d’enseignement des métiers, avec l’assurance que la connaissance d’un métier leur offre plus d’opportunités d’auto-emploi. Selon toujours Rwabahungu, d’autres acteurs ont plutôt opté pour l’accompagnement à l’insertion socioprofessionnelle et économique de ces jeunes. Même si l’échantillon est très peu représentatif, une deuxième étude menée par ADISCO en novembre 2017 montre que seuls 18% des jeunes lauréats de l’ECOFO, Centre d’enseignement des métiers (CEM), Centre de formation professionnelle (CFP) et Ecole secondaire technique ont été accompagnés. Ce taux, a-t-il fait constater, est faible face à une question aussi fondamentale qu’est l’accès à l’emploi pour les jeunes burundais.

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